Pour la troisième fois de notre histoire d’artistes, nous nous rendons à Aurillac pour réaliser une fresque aux côtés de nos gars surs de Session Libre. Nous arrivons dans la capitale du parapluie après avoir réalisé une grosse fresque murale dans le Cher. Nous avons rendez vous à la première heure le lundi et nous travaillerons toute la semaine dans le quartier de Marmiers. Nous avons choisi de peindre en noir et blanc tout d’abord pour une contrainte de temps et de matériel. Nous enchaînons les projets de semaine en semaine et c’est parfois difficile de prévoir beaucoup de couleurs ou même les bombes pour les projets à venir. C’est une question de logistique. Puis cette contrainte est vite devenue une force car nous sommes aujourd’hui très heureux et très fiers de l’avoir fait de cette manière. Ensuite, étant donné que nous nous trouvons dans un quartier prioritaire et qu’il y a une cinquantaine de nationalités qui vivent ici, nous voulions que chaque personne nous parle de chez elle d’où le titre de la fresque « Parle moi de chez toi ». Nous souhaitions à travers cette thématique que les gens nous ouvrent leurs portes, qu’ils nous parlent de chez eux. Ça peut être à l’intérieur d’une maison ou un appartement en parlant de la cuisine, de la salle manger, de la chambre. Ça peut être un pays ou une ville d’origine, tout comme ça peut être sa voiture ou aussi dans la tête de chacun. Nous nous posons plein de questions et nous nous rendons compte que chaque personne a son propre jardin secret. Et ce que nous avons voulu retranscrire sur cette peinture. Le choix d’une personne d’un certain âge est aussi en quelque sorte pour une notion de transmission, respect et des personnes sur lesquelles nous pouvons nous reposer. Cette mamie n’habite pas le quartier mais maintenant oui. Chacun lui donnera le prénom qu’il désire et nous souhaitons que chacun se l’approprie comme si elle vivait ici depuis la création des immeubles, tout comme Marguerite. Voici alors le récit d’une très belle aventure que nous avons vécu à Aurillac et que nous n’oublierons jamais.
Tout commence le lundi 11 avril après une nuit très courte car nous rentrons tous les deux de week end et nous partons de chez nos copines vers 4h30 du matin. Chose que nous regrettons de suite car nous arrivons à Aurillac sous une pluie torrentielle qui ne nous donna l’opportunité de commencer le travail qu’à 14H. Mais nous sommes tout de même ravis car nous attaquons la semaine à prendre le café et se partager un « Savane » avec les copains de Session Libre, qui nous accueillent toute la semaine. Comme à chaque fois et comme dans chaque article nous expliquons que la première journée est la plus longue. Mais cette fois ci en plus d’être longue, elle est rythmée par des moments très difficiles. Nous allons arrivés à y faire face pour avancer doucement.
La fresque que nous réalisons est annoncée dans le quartier comme une fresque participative. Il y a des affiches dans chaque cage d’escalier et les gens viendront vers nous afin de participer. Mais, au final ça c’est passé exactement comme à chaque fois. Nous ne changeons pas notre manière de travailler. Nous colorions les murs avec notre identité et notre style artistique sans oublier la notion d’échange et de partage très importante à nos yeux.
A quatorze heures nous commençons à peindre sur le mur. Il faut qu’il soit tout blanc. Nous étions allés soigneusement choisir deux pots de blanc et nous nous rendons compte à l’ouverture que l’un des deux est beige alors qu’il y a écrit sur le couvercle que celui ci est blanc. Bref, c’est assez drôle mais c’est ce genre de bêtises qui nous fait perdre du temps et de l’énergie. De plus, on nous avait loué une nacelle mais sur ce coup là, nous ne sommes pas tombés sur le meilleur matériel pour ce genre de travaux. Mais c’est plus une erreur de communication et de budget qu’autre chose. Il y a en fait un niveau qui arrête la machine lorsqu’il ne l’est pas et ça sonne. Au début c’est le genre de truc qui ferait presque péter les plombs… Mais au fil des heures et des jours nous nous y habituerons. Les jeunes et les moins jeunes du quartier commencent à se poser la question sur ce qui va se passer dans leur quartier. Les premières réactions se font ressentir. D’un côté il y a ceux qui sont super heureux et impatients de voir le résultat sans même savoir ce qu’il va y avoir sur le mur et de l’autre côté (ceux qu’on préfère), il y a ceux qui ont peur, car soit ils n’ont pas d’avis soit parce qu’ils n’ ont presque pas envie que nous réalisions cette peinture. Affaires à suivre. Lorsque nous travaillons en blanc, les gens nous prennent quand même plus pour des peintres en bâtiment mais ça va vite changer car les couleurs vont arriver ou du moins le noir, le blanc et les nuances de gris car cette peinture est, et restera dans ces teintes là. Vers 19H, nous avons terminé la première journée, mais celle ci continuera ensuite car le premier soir nous devons, comme toujours tracer avec le rétroprojecteur. On attaquera une deuxième journée après la première,mais dans la même journée. On fait toujours les 35 heures mais en une journée. Avant, nous nous rendons là où nous sommes hébergés afin de prendre nos marques. C’est chez un pote, c’est lui qui a monté ce projet. Il a réussi à avoir le budget et assumer ce projet avec son association : Session Libre. Là où il vit, et là où nous allons vivre, c’est un appartement qu’il a acheté et retapé avec son père. C’est un style un peu loft parisien mais made in Cantal. Made in Cantal, c’est le prix d’achat qui montre la différence. Sinon, tout le reste c’est pareil. C’est un endroit où nous nous sentons bien et où nous nous plairons à passer du temps, chiller, manger, dormir, et bien sur, travailler. On a beaucoup de travail et il faut qu’on fasse le compte rendu du projet passé. La maquette est prête alors après un bon plat de pâte à la carbonara qui nous tiendra au corps, on repart sur le chantier. Il est environ 21H. La nuit est tombée. Nous avions les clés d’une cave pour avoir l’électricité. Nous installons tout pour pouvoir projeter et nous nous rendons rapidement compte que le courant ne passe pas. Nous devons alors trouver une autre solution. Il est déjà 22 heures et peu d’appartements ont l’air d’être encore en activité, puis il faudra surtout trouver quelqu’un qui pourra débrancher le jus à une heure un peu tardive. A chaque fois nous essayons de trouver une solution avant la fin d’après midi pour justement ne pas avoir ce problème. Nous avons fait connaissance avec seulement quelques personnes mais nous avons passé notre fin d’après midi dans l’appartement de Sylvain, un papy de 80 printemps et plus. Et là ça va faire un peu tard. Juste à côté de là où l’on peint, il y a une bande de jeunes qui vivent. C’est un couple avec un enfant en bas âge. Mais c’est aussi l’appart ou une grosse partie de « jeunes banlieusards » viennent se ressourcer et refaire le monde. On décide tout de même d’y aller puis ils sont adorables et en échange d’un petit billet passé de la main à la main, ils nous passeront une prise de courant. C’est jusqu’à 1H30 du matin que nous nous activerons pour tracer des petits traits qui dessineront notre petite mamie . De toute l’histoire Sismikazot, c’est la partie qui n’est pas la plus reposante mais cette fois là ce fut encore plus dur, physiquement et techniquement. Puis la météo n’est pas avec nous, il commence à pleuvoir et le vent se lève sérieusement. Le rétroprojecteur est placé sur un échafaudage à 3 mètres de haut. Nous nous relayons alors à tour de rôle pour tenir un parapluie que Pierre est allé nous chercher pour
que notre installation et la feuille précieuse ne se mouillent pas. Pierre nous accompagna une longue partie de la soirée. Enfin pour couronner le tout, le vent nous embêta énormément. Il fait bouger un peu la feuille. Ce qui est d’autant plus fatiguant que quand on regarde les traits sur le mur ils bougent énormément et on se croirait sur un navire en pleine mer très agitée. De plus si on se met sur la nacelle il y a une grosse ombre. Il faut donc en faire les trois quarts à l’échelle. Nous voyons les premières voitures s’arrêter sur le bord de la route et prendre des photos. Ça intrigue, ça plaît, les gens se questionnent et se rendent compte que le mur que nous avons repeint l’après midi n’est pas voué à être et à rester blanc. Nous suscitons des questionnements et ça nous plaît. Nous pouvons aller nous reposer tranquillement. Même si nous n’avons pas beaucoup dormi ça y est nous sommes prêts le mardi pour attaquer sérieusement notre peinture.
Ce deuxième jour, nous passons la matinée à préparer nos teintes de couleurs. Nous mélangeons des litres de peintures acryliques et créons plusieurs teintes différentes notamment avec des nuances de rouge et de bleu. C’est assez subtil mais ça nous plaît énormément. La veille nous avions fait les courses pour la semaine et ce sera donc salade. Puis l’après midi chacun de nous deux se concentre sur sa partie. Nous n’avons qu’une nacelle alors il faut faire en sorte d’avoir du temps pour que chacun soit occupé. Il fait beau et on se plaît. Ça y est le noyau dur des gens qui passent nous voir commence à se constituer. Et nous découvrons au fil des heures la vie de ce quartier, enfin du moins une partie et ce qui se passe en bas de notre échelle et au pied du mur. Ce jour, nous avons aussi distribué dans chaque boîte au lettre de chaque immeuble et donc de chaque habitant un mot, pour dire à tous que nous sommes présents dans leur cité et que c’est un projet qui est ouvert à tous. Nous disons aussi que nous serons très heureux d’accueillir les parents et les enfants, les grands parents, des familles entières, des jeunes et des moins jeunes pour découvrir notre univers et notre manière de travailler. Le projet avance tranquillement, nous ne sommes pas en retard, mais nous ne sommes pas en avance. Ce retard, nous le prendrons le mercredi. Nous commençons à travailler. Le fond est bien avancé, il en reste la moitié. Le vêtement est quasi fini et nous travaillons les mains lorsque comme dans Indépendance Day, ou autre film surréel le ciel se couvre et devient très très sombre. C’est alors vers 11h qu’il fait une très grosse averse et même de la grêle. Nous commençons à avoir peur car notre planning est assez serré et nous aurions aimé à ce moment là se dire que nous finirons dans les temps mais nous nous rendons vite compte que ce n’est pas le cas et que ce ne sera pas possible. Lorsqu’il pleut et que le mur ne se mouille pas, nous continuons quand même muni de tenues de pluie. C’est toujours un peu embêtant mais on s’adapte rapidement. Lorsque les parties à la peinture acrylique, tels que le fond ou les habits, sont en cours de réalisation et que le mur se mouille il arrive que certaines zones s’effacent. Paul était en train de travailler justement le fond lorsque le mur s’est mouillé puis ça s’est enlevé. De plus, les pots de peintures se remplissaient d’eau et ça faisait n’importe quoi. Nous décidons alors d’arrêter pour quelques heures. Nous nous réfugions dans une cage d’escalier afin de déjeuner et d’essayer tant bien que mal de se sécher. Au bout d’un certain moment il ne pleut plus, nous retournons au travail le plus rapidement possible mais nous nous rendons alors compte que tout le mur est trempé. Nous optons pour une solution un peu chiante mais nous n’avons pas le choix, il faut sécher le mur avec des serviettes. Pierre nous aide, il passe chez lui récupérer des affaires et du linge utilisable à cet égard. Nous séchons les mains (du personnage) et Rémi continue de travailler. Paul ne peut plus faire grand chose et s’attaque alors à remplir quelques zones du personnage pour aider son coéquipier. Puis en fin d’après midi, alors que nombreux amis et spectateurs sont présents, il refait la même averse que le matin. Il était déjà un peu tard, nous décidons alors de tout ranger et nous serons plus d’attaque le lendemain matin. Nous sommes quand même assez content car nous avons limité les dégâts et pu travailler un peu. Le lendemain, le jeudi nous arrivons sur le chantier, un peu plus tôt que d’habitude. Étant donné que nous avons qu’une nacelle et qu’il reste que des parties en hauteur il va falloir qu’on se relaye. Le fond est à moitié fini ou à moitié pas fini et il reste beaucoup de travail à Rémi, il continue alors l ‘élément figuratif. Nous avons énormément de travail à côté. Il faut passer des coups de fil, écrire des textes pour ce genre de compte rendu, répondre à une interview et à différents mails… Paul prend alors le temps de le faire pour monter sur la nacelle et finir le fond qu’ en fin d’après midi. Le soir nous commençons à analyser notre peinture et nous nous rendons compte des détails qu’ils manquent et qu’il faudra rajouter ou enlever. La journée du vendredi ressembla énormément à celle de la veille avec une petite pointe de stress en plus car le temps s’écoule. Le noyau dur de gens dont on vous parlait s’agrandit et surtout se renforce. Tous ces gens qui squattent en bas ou juste qui passent prendre des nouvelles ou voir l’avancée. Nous allons certainement en oublier ou alors nous avons simplement des images de leurs têtes, nous n’en citerons que quelques uns mais ils commencent à être nombreux. Nous pensons par exemple à Jacotte qui a vraiment pris soin de nous et pris des nouvelles lorsqu’elle allait promener son petit Kenzo. Elle nous a aussi offert plusieurs fois le café. Nous pensons aussi à son fils ou ses potes qui squattaient en bas ou même ses filles que l’on voyait venir en voiture dans le quartier, la bande et la famille du premier soir, qui nous avaient prêté le courant. Puis, il y a cette bande de ce que les gens pourraient cataloguer de mauvaises herbes, une belle pensée à Mustafa et toute sa bande, sans oublier les chiens bien sur. Il y a aussi Sylvain, Marguerite, Thierry et tous les enfants qui jouent en bas !!! Ah les enfants !!! C’est toujours plein de vie et de questionnements. Puis les copains des copains qui passent nous voir chaque jour et constatent l’évolution ainsi que plusieurs personnes de chez Logisens, ceux qui gèrent les HLM dans le Cantal et qui, donc, nous ont donné l’autorisation pour peindre ce mur… Il y a aussi Paul de Loxam, celui qui nous a loué la nacelle et même un fidèle de la semaine, Benoît qui est professeur d’art plastique dans un lycée d’Aurillac. Ce noyau dur nous accompagne donc dans l’avancée de la peinture et commence à être fier de la fresque qui prend forme sur cette façade aurillacoise. Le vendredi, nous n’arriverons pas à terminer la peinture mais nous continuons de travailler sans relâche et avançons très bien. Nous prendrons aussi du temps pour la signature et déciderons de ne pas écrire de phrases sur cette fresque car nous trouvons la composition très intéressante comme elle est. Ça parait peut être bizarre mais sur ce genre de production on peut se prendre la tête parfois des heures à savoir ce qui est bien pour notre peinture. Par exemple, nous nous sommes posés beaucoup de questions pour l’emplacement de la signature. Ce soir là, après le chantier, nous nous accorderons un bon petit restaurant avec nos coéquipiers Peter et Doudou. En plus de bien manger, l’idée fut de bien discuter et de faire un point afin d’appréhender au mieux et échanger autour d’un même projet dans le même quartier pour l’année prochaine. On n’ en dit pas plus pour le moment mais vu comment s’est passée cette semaine, nous serions vraiment intéressés pour réitérer l’expérience, avec encore plus de moments proches des gens et pourquoi pas sur quinze jours !!! Le samedi matin après avoir rangé l’appartement dans lequel nous sommes hébergés et surtout après avoir préparé nos affaires afin d’être prèts à décoller juste à la fin de la peinture. Nous arrivons sur le mur, la veille nous avions vidé la cave que l’on nous avait prêtée et rangé au mieux la voiture car on entasse des trucs au fil de la semaine et à la fin ça devient un bordel monstre. A ce moment là, le fond est terminé et il reste quelques détails sur le personnage et réaliser tous les cheveux. Vers 15h nous arrivons à prendre la route. Il faut que nous passons à notre atelier afin de laver le matériel, vider une partie de la voiture et préparer le prochain projet à venir. Il est samedi 18h quand nous sommes enfin en week end et nous nous retrouverons le lundi dès la première heure pour partir quinze jours dans le Cher.
Cette semaine à Aurillac, on n’est pas prèts de l’oublier et on a déjà plein d’idées pour continuer dans cette dynamique et refaire des projets comme celui ci dans ce quartier. Si on ferme les yeux nous avons entassé lors de ce projet des tas de souvenirs qui seront certainement gravés longtemps dans nos mémoires. Nous avons avancé en découvrant des gens et en cohabitant à leurs côtés. La misère sociale et la vie dans une cité nous attristent énormément mais nous nous rendons compte que la richesse humaine est bien le plus beau trésor que la terre n’ait jamais porté. Nous n’avons pas croisé tout le monde, nous n’avons pas pu saluer toute la cité mais nous avons côtoyé tous les gens qui sont venus nous voir, qui ont eu notre mot dans la boîte aux lettres. Tout ce que nous racontons c’est ce que nous avons vu en bas de notre échelle ou nacelle. Alors de cette semaine nous n’oublierons jamais les sourires, les regards inquiets, les poignets de mains rassurantes ou celles un peu fébriles, cette dame extraordinaire qui nous a prêté sa cave pour la semaine, tous ceux qui allaient balader leurs chiens, qu’ils s’appellent Tyzon, Auteuil ou Poupée, tous ces enfants encore naïfs du monde dans lequel ils vont grandir, leurs parents, le sourire des femmes voilées, la bonté des hommes, les moustaches, les casquettes et les joggings de grands clubs européens…. Nous n’oublierons pas les volontaires, ceux qui ont participé, qui nous ont ramené des cafés, du gâteau, nous garderons aussi gravée à jamais cette voix introvertie qui nous saluait chaque jour, cette personne qui esquissait un sourire lorsqu’elle voyait la fresque avancer, cet alcoolique qui se levait avant tout le monde, ce sportif qui sortait son chien tous les jours à la même heure, ces jeunes qui draguent les filles qui n’ont pas de frères, ces mêmes jeunes qui tiennent le bâtiment ou enfoncent tous les jours un peu plus le banc cloué dans la pelouse, tous ces draps et le linge étendus au milieu de cette jungle de béton. Nous voyons encore tous ces gens traverser notre chantier avec des poches de magasins discount remplies de bières ou de nourriture, Iness, son dessin, sa gentillesse, sa bienveillance et les gâteaux de sa grand mère… Toutes ses choses qui resteront gravées à jamais dans nos petits cerveaux bien trop petits pour accueillir tous ça. Parce que des souvenirs, il y en a à la pelle mais il y en a presque pour toute une vie.
Puis comme on dit il faut de tout pour faire un monde et c’est tous ensemble qu’on pourra le construire. Même si ça n’a duré qu’une semaine, même si parfois on était dans notre peinture et qu’on n’ a peut être pas été disponibles comme on aurait aimé l’être, même si les gamins n’ont pas pu peindre à leur guise parce que le mur était trop haut, même si on a refusé de les faire monter sur la nacelle, même si malheureusement on s’en va et on ne sera plus là la semaine prochaine, même si les anarchistes continueront de boire des bières dégueulasses dans le square en face de la cité, même si les jeunes traîneront toujours en bas du bloc, même si cette dame tout juste à la retraite restera aigrie et continuera de ne pas sourire, même si notre semaine passée ici n’effacera pas les années où cette dame s’est fait taper dessus, même si ça ne donnera pas de meilleurs revenues aux habitants de ce quartier, on l’a fait et on en est super fiers. Comme à chaque fois on ressent un mélange de bonheur et de tristesse mais putain de sa race qu’est ce que ça fait du bien.
Nous remercions dans un premier temps nos potes de Session Libre avec qui on aime travailler, Vin’s, Doudou bien sur et sur ce coup une spéciale à Pierre qui a gazé de ouf sur ce coup. Merci pour tout tu es grave au top. Il faut qu’on en fasse des projets ensemble et continuer dans cette dynamique. On revient vous voir début juin pour le 10ème art et croyez nous les gars on va pas venir pour beurrer les sandwiches.
Merci à Logisens, la mairie d’Aurillac. Tous les potosd’Aurillac… On va oublier des noms alors sachez qu’on pense fort à vous.
Ensuite nous faisons une belle dédicace à Jacquy aka Amani, pour avoir accepté cette session photo sans trop savoir ce qui allait se passer. Sachez que tout le monde vous apprécie et tout le quartier vous a déjà adopté. Mille mercis à vous et toute votre famille.
Enfin, un grand, très grand merci à tout le quartier de Marmiers sans exception. Vous nous manquez déjà et on vous porte dans notre cœur pour bien longtemps. Cette fresque est entièrement dédiée à Dounia, Laurina, Iness, Safia, Nouaman, Youssef, Patricia, Amir, Samyr, Fatima, Nathalie, Damien, Anissa, Mélami, Mustapha, Nabia, Alib, Mohamed, Adhan, Adam, Elina, Christophe, Assia, Léa, Anaïs, Jade, Maëva, Jacotte, Aminet, Marguerite, Sabrina, Thierry, Hanen, Denis, Caroline, Clodine, Georgette, Eva, Dylan,, Ellina, Tiffani, Sandra, Tibault,Myriam et toutes les familles Boucabi, Soubrier, Caumel, Soule, Lheitier, Selsebile…
Gros Mustafa, Mistou, Christophe, Mike, Vévé, Lolo, Erwan et les chiens Betty’s, Microbe, Yoyo,
Eric et Marie Jeanne et bien sur comme d’hab tous ceux qu’on oublie ici, on ne vous oublie pas.