Je suis le souffle du vent, je suis la pluie sur tes fenêtres
Je suis les courants d’air qui font claquer les portes
Je suis les craquements du parquet que la nuit emportent
Je suis le chat qui passe en silence sous le faisceau d’un lampadaire
Je suis les premières neiges, je suis la lune qui éclaire la mer
Je suis les odeurs de l’hiver, je suis le fracas des vagues contre la jetée
Je suis cris des goélands, je suis les embruns sur le rochers
Je suis tes doigts qui frémissent,
je suis l’eau vive qui court contre la coque de ton canot qui glisse
Je suis les parfums de Genet et d’Agent au printemps
Je suis les bans de sables qui découvrent
Je suis l’orage, le soleil qui perce entre les nuages
Je suis les gouttes sur ton visage, je suis la vie autour de toi.»
F A U V E
Début juin de cette année nous nous sommes rendus à Aurillac pour participer à la première édition du festival 10ème Art. L’idée de cette réunion artistique est de rassembler un maximum d’artistes, street artistes, graffiteurs, colleurs, pochoiristes, infographistes, tagueurs et tout saltimbanque lié à l’art de rue et les cultures urbaines et l’art fait parce que l’on peut cataloguer de mauvaises herbes. Venus de toute la France pour colorier plusieurs murs mis à disposition par plusieurs structures, nous voilà à notre tour prêt pour passer à l’attaque. Malheureusement, lors de notre première venue avec toute notre meilleure volonté et notre plus grande envie, nous n’avons pas pu réaliser notre fresque à cause de la pluie. Le parapluie présent sur l’affiche du festival n’a pas forcément porté chance à la globalité des festivités mais avec notre plus grand regret il ne nous a carrément pas porté bonheur. Nous étions à ce moment là en pleine préparation de notre exposition Le Grand Chemin et nous n’avions aucune minute à perdre, avec un peu de chance, nous étions même plutôt à la recherche d’heures libres bien précieuses pour la création d’œuvres et du temps de réflexion. Arrivés à Aurillac, nous ne pouvons pas peindre de suite et des litres de pluie se déversent sur notre mur sans s’arrêter et ne nous laissant même pas la possibilité de peindre celui-ci en blanc. Notre maquette est prête, nous savons ce que nous allons faire mais en revanche le support est bien trop humide. Nous discutons avec nos potes de l’organisation et pour l’instant, même si nous ne savons pas nous devons attendre. Puis le lendemain soir, après avoir longuement réfléchi et tout analysé au mieux et même cherché des décisions, nous choisissons tous ensemble d’annuler notre prestation ainsi que le concert du samedi soir. Nous gardons quand même de très bons souvenirs de ces deux jours ici au milieu d’autres artistes, faisons des rencontres géniales, retrouvons des amis ou apprenons faire plus amples connaissances avec d’autres. Le graffiti est un milieu assez fermé et petit. Nous avons pas mal vadrouillé donc même si nous ne sommes pas présent dans « le game » nous connaissons pas mal de gens. C’est donc après des heures derrière nos ordis, de longues minutes dans les restaurants aurillacois, du temps passé à discuter avec nos potes de cinq mille bornes avant qu’ils partent sur la route justement pour cinq mille bornes, une belle séance au cinéma que nous rentrons chez nous. C’est un très beau festival qui s’ouvre à tous les publics et qui rempli la ville de couleurs en tout genre et de messages positifs. Nous en profitons pour remercier tous les artistes qui ont contribué au succès de cette première édition. On va forcément en oublier mais une belle dédicace à Pablito Zago, Brokovitch, Toute l’équipe des P1K, Skud, Pub, Popek, Tank et toute la team, à Goddog aussi, le poto Supo Caos, Adek, Le Coktail, Astro et tous les autres, les deux Thomas aussi bien sur qui ont réalisé la vidéo. Et donc, étant donné que nous partons, il nous faudra revenir pour honorer le contrat. C’est alors que un mois et demi plus tard nous revenons dans notre ville d’adoption. Mi juillet, nous devions prendre d’assez longues vacances mais nous avons du coup décidé de couper celles ci en deux afin de venir ici. Mais pour tout vous avouer, nous allons appliquer ce que l’on appelle : « le vite fait bien fait ». Le but étant de trouver assez de force et de compter sur des journées de travail assez remplies pour tout faire sans négliger le résultat. Ici nous sommes un peu comme chez nous mais ne voulons ni décevoir les potos de Session Libre qui organisent le festival, ni nos amis, ni les gens qui nous suivent et encore moins nous même. Nous décidons alors de tout faire en trois jours. Paul est encore un tout petit peu en week-end ou du moins sur le chemin du retour lorsque Rémi débarque au pied du mur. Nos gars sûrs d’ici sont en train de terminer la couche de blanc que nous recouvrirons quasiment entièrement mais qui est nécessaire pour la durabilité de notre travail. Puis le samedi soir c’est l’heure de tracer au rétroprojecteur une maquette que nous avions déjà préparée quasi deux mois au par avant. C’est toujours un peu compliqué de se replonger dedans mais ça revient vite. C’est un peu comme le vélo après deux, trois tours de chauffe on reprend vite le fil de la course. Ça nous fait super bizarre de nous replonger dedans mais on est très content. Puis le dimanche nous nous retrouvons tous au QG de Sessions Libre à l’épicentre afin de réellement commencer le projet. C’est la première fois qu’un de nous deux sert de cobaye pour la réalisation de la fresque mais à la fois ça ne saute pas de suite aux yeux ce n’est donc pas gênant et c’est un exercice assez intéressant. Nous commençons par un petit repas à la bonne franquette comme beaucoup de projet avec Session Libre. Puis doucement nous allons au pied du mur. Ça se passe sur le parking du centre Leclerc et s’est en collaboration avec Joseph, PDG de l’établissement et son épouse Anne So que nous réalisons ce projet. Nous les connaissons un peu depuis un an mais nous savons dès la première minute que tout va bien se dérouler. Nous n’avons pas beaucoup de temps et réaliserons énormément d’heures pour les jours avenirs. Notre idéal de fin serait le mardi soir afin que nous puissions prendre des photos ce soir lorsque la fresque est terminée. Contrairement à notre première venue le soleil est au rendez vous. Tellement au rendez vous que c’est difficile pour nous de peindre l’après midi. La peinture acrylique présente sur cette fresque en quasi totalité sèche très vite et nous devons alors redoubler d’efforts pour faire attention à ça. Nous essayons le lundi et mardi matin de commencer très tôt le matin afin d’être le plus efficace possible. Nos trois jours se passent à merveille et nous passons vraiment un moment très intense. Ce fut assez court par choix mais sincèrement nous sommes très heureux du résultat. Nous nous rappellerons longtemps les heures passées en haut de la nacelle, le parasol « PASTIS 51 » pour nous protéger du soleil, les passants qui nous interpellent, le sourire des gens aux caddies remplis, les employés du magasin qui guettent l’évolution de notre peinture, la gentillesse des voisins, la bienveillance de certaines personnes, les jeunes qui nous ont aidé à ranger les palettes, le boss et sa femme qui ont rangé avec nous les centaines de bombes le dernier soir à 22h, les repas improvisés sur le bitume, les pizzas, la restauration rapide, les glaces, les échanges, les rigolades, le soleil qui tape, l’orage qui menace, la brume du matin, les bombes aérosols qui explosent sur le parking parce que nous avons roulé dessus avec la nacelle et tant de choses encore qui resteront gravées dans nos petits cerveaux d’enfants.
Nous appréhendions un peu de venir en plein été au lieu de partir en vacances, nous avions peur de ne pas arriver à le faire en si peu de temps et au fond nous sommes très heureux d’avoir fait cette peinture, satisfait du résultat, du moment que nous avons passé. Nous repartons la tête pleine de souvenirs et le cœur rempli de joies et de bonheurs et les batteries rechargées pour attaquer un nouveau projet.
Nous tenons à faire dans un premier temps un énorme big up à nos potos de Session Libre qui nous font travailler maintenant depuis plus d’un an. Et oui, c’est déjà notre troisième fresque dans la ville du parapluie. La première étant une peinture en clin d’œil au travail du photographe de skate Fred Mortagne. C’est le plus long mur jamais réalisé dans l’histoire de notre binôme puisqu’il fait presque 150 mètres de long. Ensuite, nous avions fait une façade d’un immeuble dans le quartier de Marmiers. C’est le portrait d’une grand-mère en noir et blanc. C’est une peinture dont nous sommes supers fiers et qui a beaucoup fait parler à Aurillac mais aussi sur la toile et qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. Et enfin la peinture que nous vous présentons ici et dont nous sommes supers contents. Ce qui est sûr c’est que ce ne sera pas la dernière et on a déjà hâte de réaliser la prochaine. A chaque fois, nous avons une totale carte blanche et on adore les supports choisis. Nous ferons toujours de notre mieux pour honorer le contrat et faire en sorte de dépasser nos limites. Gros gros big up bien mérité à Session Libre qui bosse toujours dans la bonne direction et qui valorise à fond le travail de mecs comme nous. Ce qui est aussi remarquable chez eux c’est toutes les actions menées avec des jeunes ou des moins jeunes. Bravo pour tout ce que vous faites et on vous tire notre chapeau pour être le reflet des cultures urbaines et valoriser notre art et notre manière de vivre dans des villes moyennes comme chez vous. A vos côtés on se sent forts, libres et simplement exister. Session Libre ce sont trois gars rassemblant pleins de gars. Merci à tous et une spéciale aux trois soupapes de cette grosse machine à vapeur pas prête de s’arrêter. Merci Vincent pour avoir mis autant d’énergie dans ce festival et nous avoir accueilli comme des princes. On espère que tu nous mettra à l’affiche l’année prochaine et que nous ne t’avons pas déçu sur le final. T’es le meilleur. Merci Pierre pour ton sourire, ta signature en bas du chèque et merci surtout en dehors de ta barbe mal taillée pour être ce que tu es. On attend la suite poto. Et enfin au troisième mousquetaire, Edouard aka Doudou le big boss de la com, toujours le premier pour partir en quête d’apéritifs bien gras et surtout un élément indispensable pour faire avancer la machine.
Ensuite, nous faisons un énorme merci à Joseph le PDG du Leclerc d’Aurillac et sa femme Anne So. Vous avez été la cerise sur le gâteau et même les bougies, les pétards, les nains de jardins et toutes les fantaisies que l’on peut apprécier sur un dessert. Vous avez accepté notre venue et vous nous avez offert le meilleur des accueils. Vous géniaux. Encore merci pour tout. Embrassez les filles de notre part.
Big up à Kevin et Ska qui ont clairement été le binôme le plus présent et actif sur cette réalisation. Merci pour les coups de pouce et votre bienveillance. Depuis le temps qu’on peint on en a croisé des mecs de la rue et des chiens de la rue mais vous êtes devant tout le monde. Bon courage pour le taf, continuez de mettre de côté. En faisant la manche on se dit qu’on fini par avoir un pull. On espère simplement que tu as la vie que tu souhaites et que malgré tout tu es heureux et que tu continueras d’aller dans ta direction.
Grosse dédicace à Doumé, Mr Doudou, le petit garçon de Vincent, tu es un génie, un petit magicien et c’est tellement agréable de bosser avec toi ou à côté de toi. Tu nous as régalé avec ta gentillesse débordante et ton naturel d’un enfant de ton âge. Prochaine fois tu pourras remonter sur la nacelle et sans problème. Big up Guillaume de Teknos aussi, ravis d’avoir fait ta connaissance et bien le sponsoring le plus fou de l’histoire du graffiti.
Pour Marie Laure qui passe toujours nous voir avec son sourire aussi présent que le soleil sur cette session, même si on sait que tu étais en quête de Pokemon sur le parking du Leclerc bien plus que de notre peinture ça nous fait à chaque fois super plaisir. Embrasse Jeff de notre part. Une belle pensée à Boutch, trop fan de toi poto, merci d’être passé nous voir et d’avoir même fait le runner, puis d’excellente qualité. T’as su prendre de bonnes décisions en terme de produits à base de chocolat. Et au passage merci pour la moquette. Tu nous avais parlé de 3 mètres, on se retrouve avec 2 m85 mais bon… Big up Juju et un énorme plaisir d’avoir ta visite chaque jour. Pendant le festival les autres artistes avaient le droit au repas le midi au pied du mur et nous d’un sourire à 16 h mais tellement sincère que nous en sommes ravis.
Grosses bises à Agathe, Pauline, un véritable bonheur de côtoyer votre bonne humeur et joie de vivre après la journée de travail. Michel, merci pour tout, les bombes old school, les cafés et les bières même si on en boit pas puis ça a fait un heureux, Kevin. Pour Patrick et Thérèse bien sur, qui sont nos deuxièmes parents. Yo Skud et toute sa petite famille et le chien aussi bien sur. Sophie et Franchips, prenez soin de la toile et grosses bises à vous.
Un clin d’oeil à la marque Kway à qui nous n’avons absolument pas demandé d’autorisation mais que nous avons été très heureux de représenter et qui nous ont remercié sur les réseaux sociaux.
Nous n’avons plus ni le prénom, ni le nom en tête mais une belle dédicace à la professeur de mathématique du lycée de Nérondes et sa petite famille pour être venus nous faire un coucou. Une belle et grosse dédicace à notre amie Camille venue nous rendre visite avec un très bon quatre heures, une confiture de châtaigne à décoiffer les chauves ainsi que des petits gâteaux. Merci aussi à sa sœur de nous avoir rendu visite ainsi que son ami danseuse dont nous ne nous rappelons absolument pas le nom.
Merci à tous les gens qui nous ont rendu visite, à cette famille qui nous a amené la glace en dessert, ce pote venu nous checker, les cafés du matin, les gâteaux apéritifs, le cacolac et les bouteilles d’eau. A tous les gens bienveillants qui nous entourent.
Une avant dernière dédicace et pas des moindres à Lucas, sa sœur et toute sa famille. Pour la petite anecdote ce petit garçon de 12-13 ans est venu nous voir le deuxième jour en nous demandant un autographe et une photo avec nous. Nous lui avons répondu que c’était ok à une et seule raison c’est que lui aussi nous fasse un autographe car il était à nos yeux bien plus important que nous. Chose qu’il a fait le lendemain et nous étions tous les quatre les plus heureux du monde. C’est ce petit gars que nous pouvons retrouver sur la photo principale de la fresque.
Enfin nous terminons notre grande liste de dédicace en faisant une énorme dédicace à nos vieux frères, nos potos, notre crew, notre famille et nos frères de cœur Fauve. Ça existera toujours et nous sommes très heureux de faire perdurer le truc à notre manière en écrivant des bouts de notre histoire sur nos murs. Merci.
Et voilà on pense avoir fait le tour même s’il est certain que nous oublions des gens, nous vous demandons nos plus sincères excuses. On a une fois de plus passé un super moment et ces quatre jours resterons gravés pour bien longtemps dans notre petite mémoire d’artiste. Nous sommes arrivés la première fois avec le parapluie grand ouvert et l’impossibilité de le refermer pour ne serait ce que apprêter notre mur d’une pellicule blanche et nous avons aujourd’hui bel et bien refermé le parapluie sur la première édition du festival 10ème art. Longue vie à notre peinture sur ce beau parking et longue vie au festival qui mérite vraiment d’exister et d’être partagé.