Le projet que nous vous présentons ici est le deuxième volet d’une belle et longue histoire artistique au sein de la ville de Brive la Gaillarde en Corrèze (19). L’office de tourisme et les Treize Arches nous ont contactés puis inscrits dans une démarche de développement artistique par le biais de l’art urbain en écho à l’ouverture des grottes de Lascaux 4. Ils nous ont laissé carte blanche et donné la chance de découvrir un univers et une période de l’histoire qui jusqu’à présent était relativement floue pour nous. Nous sommes alors très heureux de nous plonger dans le monde impressionnant de Lascaux et de l’art pariétal. Après la réalisation d’une peinture sur un bus à deux étages positionné place de la Guierle jusqu’à début janvier 2017, nous avons réalisé plusieurs murs en centre ville en clin d’œil et en rapport à trois œuvres qui seront les piliers de ce projet dont le bus. Nous vous présentons ici le deuxième pilier de notre construction qui est cette grande fresque que nous avons nommée : « Retour Aux Sources » tout comme le projet. Elle se situe avenue Alsace Lorraine (sur le parking de l’assurance Berger et Fils). Lorsque nous nous sommes plongés sur la thématique nous avons choisi de creuser notre recherche en lien avec les inventeurs de la grotte. Pour cette peinture, nous avons travaillé autour de la première figure animale vue dans la grotte de Lascaux par les quatre inventeurs : la vache rouge à tête noire. Muni d’une lampe artisanale, ils n’ont vu aucune peinture en passant dans la salle des taureaux et c’est uniquement dans le diverticule où les parois se resserrent que la vache à tête rouge leur est apparue. C’est une anecdote dans la grande histoire de Lascaux qui nous a plu, touchée et inspirée surtout quand elle nous est racontée par le premier concerné…
On s’est rendu compte en observant la course des vaches actuelles que les peintures de Lascaux sont des arrêts sur images d’animaux en mouvements très proches de la réalité actuelle. Notre vache 2016 est par analogie similaire à celle d’il y a 18 000 ans. Ce projet a été pour nous plus intéressant que jamais sur énormément de points de vues, autant dans la composition, dans les couleurs que dans le sujet.
Cette peinture fut une belle boule et bulle d’oxygène en cette fin d’année 2016. Nous savons d’ores et déjà que ce sera la dernière réalisation de cette année. En haut de notre nacelle et à quelques pas du centre ville, nous gardons encore plein de très belles images de cette aventure. Au lieu de tout décortiquer comme nous le faisons souvent et de reprendre tout jour par jour, nous préférons fermer les yeux et se souvenir. Nous avons alors le sentiment que tout c’est passé très vite comme un rêve ou un instant inattendu. Nous nous souviendrons de toutes ces belles choses que nous vivons, qui nous inspire et nous donne la force d’avancer pour la suite. Si nous nous rappelons que de certaines choses, nous oublierons jamais les heures passées en haut de la nacelle à monter presque aussi haut que les nuages et dominer les toits de la ville et les rues gaillardes, les aller retours du sol au ciel où pour prendre du recul il faut faire un 180 degrés tel un manège de la fête foraine pour voir l’avancée de la réalisation. Nous n’oublierons jamais tous ces litres de peintures déversés sur ce pauvre mur qui n’avait rien demandé, ces longues minutes de bricolage à faire des tests tout comme celles pour un joint en silicone à même le mur pour éviter les écoulements sur la partie basse du mur. Il y a aussi toutes ces heures à courir après les vaches ou être apeuré entre un chêne et une clôture électrique pour obtenir notre photo qui nous servira pour la réalisation, la rosée du matin ou les forts gels qui rendent les paysages tout blanc. Ça sent le début de l’hiver et la fin de l’automne. Les couleurs évoluent très vite comme sur la palette d’un peintre. Les jours et les matins se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a tous ces trajets entre la grande ville et notre douce campagne, la côte de Turenne, les départs à des heures très matinales et les retours alors que le soleil est déjà dans les bras de Morphée depuis de longues heures, les mélanges de nos couleurs à l’atelier et la préparation de tous les murs. Nous savons une fois de plus que notre métier ne peut pas se résumer à artiste peintre car nous devons faire de la médiation sociale, de la peinture en bâtiment, du jardinage avec élagage des branches qui étaient mal placées ou la taille du lierre. Les quelques gens que nous croisons nous marquent aussi et forcément nous ne retiendrons pas que les personnes positives. Nous revoyons encore cette dame qui ne répond pas à nos « bonjour » ou cette femme qui vient nous « engueuler » parce qu’il est 21h car pour elle on fait beaucoup trop de bruit. Mais il y a ce voisin qui est aux premières loges, fan d’art depuis le milieu du siècle dernier, qui achète beaucoup d’œuvres et voit celle ci se dessiner sous ses yeux ébahis, lui qui aura vu toutes les étapes et qui vivra avec notre œuvre sous la fenêtre de son salon jusqu’à son dernier jour. Nous étions sur le parking d’une assurance, alors nous ne pourrons pas oublier tous les bons moments passés avec les employés ou les patrons de cette société, le café, les squattages de bureau pour faire la maquette, les debriefing et tant de choses encore. Puis, il y a le repas chez Capucine avec sa sœur et sa belle sœur, ce couloir qui s’allume sans arrêts, les lasagnes extraordinaires, les longues discussions et les longues listes de ragots comme on les aime, la déco vintage, le réveil à 3h30 du matin, la journée à Paris, les clés qui sont restées une journée entière sur la voiture sur le parking de la gare, Paul qui a faillit défoncer la voiture de Rémi avec une mauvaise manip de la nacelle, Mathieu qui nous a amené un pack de Tourtel Twist au citron, la combinaison soleil et repas du midi. Puis il y a aussi en lien avec chaque façade un rappel en ville. Le clin d’oeil direct à cette fresque est une petite fresque au dessus d’un restaurant au bout ou au début, ça dépend d’où on arrive de la rue de la république. C’est au dessus d’un restaurant qui s’appelle Un singe en hiver. Tant de choses qui remplissent nos petits crânes de belles choses et qui nous donnent déjà envie d’être au prochain projet.
Comparé au bus, nous pouvons dire que tout c’est très bien déroulé sans accros et que nous avons eu beaucoup de chance. Nous sommes ravis du résultat et très heureux de la composition. C’était quand même pour nous un certain pari et nous ne savions pas du tout ce que ça donnerait car la vache est relativement plate et le placement de la typo inhabituel. Nous vous donnons rendez vous la dernière semaine de janvier avec encore une semaine chargée et riche en rebondissements. Ce sera la dernière façade et œuvre pour ce beau projet et croyez nous on a du boulot car ce sera aussi la plus haute réalisation à ce jour pour notre binôme. Nous vous souhaitons d’excellente fêtes de fin d’année, un joyeux noël et un super réveillon de la Saint Sylvestre. Bonnes vibes et profitez à fond de vos proches. Nous partons en vacances et serons de retour pour fêter notre dixième bougie dans ce milieu et surtout dans notre lancée artistique. Nous espérons du fond du cœur que ce n’est que le début d’une belle et longue aventure.
Nous tenons à remercier une fois de plus Capucine qui mène la barque de ce gros projet depuis le début. Elle a passé beaucoup d’heures et de longues journées à attendre des autorisations, à démarcher des murs, à se plier en quatre pour nous mettre le mieux possible !!! Merci du fond du cœur de notre part, de la part de Sismikazot mais aussi et surtout de Paul et Rémi. Nous soulignons fort ton investissement et ta présence pour ce projet. Nous savons à quel point rien est gagné et c’est très difficile de se faire une place dans ce game. Nous savons tous les trois que ce n’a pas tous les jours été facile et même si ce n’est pas fini nous te tirons notre chapeau !!! Bravo et trop hâte de te retrouver fin janvier pour mettre cette immense cerise sur cet énorme gâteau que nous avons cuisiné !!!
Merci encore et encore à l’office de tourisme et les Treize sans qui une fois de plus nous ne continuerions pas de faire de ce projet. Merci Stéphane, Jean Paul et Corinne entre autre.
Nous n’oublierons pas non plus de citer la famille Berger et tous leurs employés qui nous ont accueilli sur le parking de leur assurance, et qui ont accepté que nous réalisions notre œuvre ici. Merci à Monsieur et madame Comas propriétaire du mur qui malgré nos coulures ont eux aussi bel et bien accepté notre venue.
Un immense merci à Olivier Pagès qui est le cousin de Paul et qui subit nos caprices de petites stars campagnardes prêtes à tout pour y arriver depuis nos débuts. On l’a toujours mis dans des plans pas possible. On se rappelle ce trajet en vieux camion pour déplacer un piano que nous voulions absolument pour faire une expo, aller couper des branches à la tronçonneuse ou encore lui prendre des parpaings afin de faire une seule photo pour LVVEV1 et cette fois ci, nous nous sommes retrouvés une partie de la matinée en plein milieu de notre belle campagne à essayer de transférer un troupeau de jeunes vaches afin de prendre une seule photo. Alors Olivier, sans toi nous ne serions sans doute rien. Merci infiniment.
Big up Loxam qui a loué la nacelle sur ce projet. On s’est fait 2 3 frayeurs et on attend d’ailleurs toujours le rappel du service après-vente. Big up aussi « Le feeling » qui est certainement le meilleur kebab de Brive, où nous avons mangé relativement souvent et dont nous avons jamais été déçus.
Et enfin, nous tenons à faire un joli clin d’œil à toutes les personnes que nous avons croisé tout au long de cette semaine, les voisins, les gens qui habitent l’immeuble du fond, d’autres qui venaient prendre le bus, certains qui se sont arrêtés par curiosité. Et merci aussi à vous tous qui nous suivent sur les réseaux sociaux ou sur notre site et qui se déplacent pour voir notre travail.
Merci du fond du cœur. On se retrouve l’année prochaine avec toujours autant de projets et de belles ADDArQC sgfsg rencontreschoses enrichissantes. Belles fêtes de fin d’année à vous.