Et voilà, nous les attendions avec impatience. Elles sont enfin là. Nous ne vous parlons pas d’une paire de basket ou d’une commande tant attendue sur le Bon Coin, mais bel et bien des vacances. Il nous tardait de les voir arriver pour recharger les batteries et profiter des notre, elles sont là. Mais avant celles-ci et avant d’en profiter un maximum, il y a ce projet qui se termine enfin et que nous venons vous raconter aujourd’hui avec joie et bonheur.
C’est l’histoire d’une ville en Aveyron, limitrophe et proche de notre beau département du Lot, avec qui nous avons beaucoup travaillé et même réalisé nos débuts. C’est alors aujourd’hui une ville avec qui nous avons beaucoup d’affinités. Chaque année, voir même plusieurs fois par an, nous venons ici pour un projet. Cette fois, nous avons couplé deux aventures. La première est un peu moins artistique. C’est la continuité d’un long mur que nous avions commencé il y a plusieurs années. Il représente tous les sports présents à Capdenac-Gare. Nous avions commencé en 2010 de manière graphique et continuons ainsi avec la même intensité et le même caractère. Il manquait quelques activités et c’était une volonté de la mairie de continuer. Peut-être reviendrons nous encore et encore pour la suite. Aujourd’hui, nous avons la chance de ne plus travailler de cette manière mais nous sommes très contents du résultat et heureux d’avoir joué le jeu tout en respectant les règles. Mais aujourd’hui, à travers ces photos et ces quelques mots, c’est la deuxième histoire que nous venons-vous conter avec une immense fierté. Nous avons réalisé sur le mur adossé au terrain de boules lyonnaises dans cette ville dynamique de Capdenac-Gare au côté de Fraternelle Boule, une aventure parmi tant d’autres mais qui marque notre année 2018 tant sur le domaine humain qu’artistique.
Lorsque nous avons accepté ce contrat à Capdenac-Gare et au moment où la ville nous a sollicités, nous avions presque oublié que ce qui allait nous plaire par-dessus tout et qui donne une belle plus-value au projet, c’est l’hébergement chez notre ami Gérard, plus connu sous le nom de « Athos ». Il faudrait que vous veniez le voir de vos propres yeux pour nous croire, mais ce personnage est exceptionnel et quelqu’un qui compte autant que la prunelle de nos yeux. Début 2015, lorsque nous étions venus pour réaliser deux fresques sous la halle de Capdenac-Gare, nous avions déjà été hébergés ici. Ici, on se sent bien et ici il y a de vraies valeurs familiales et campagnardes qui correspondent aux attentes et aux envies de Sismikazot. Chaque repas et chaque bouchée sont de véritables voyages. Depuis notre première venue rien n’a changé ou presque. Nous nous sentons toujours aussi bien, voir même mieux. La radio est toujours branchée sur la même station, le potager est beau comme un camion aux États-Unis et l’air est toujours aussi bon à respirer. Les chants des oiseaux se mélangent aux bruits des machines et des ouvriers peu discrets logés un peu plus bas mais la magie opère toujours autant. Ici, nous avons un rythme qui nous plaît. Nous travaillons beaucoup et nous sommes ici pour cela, mais nous n’oublions pas de faire la sieste et Gérard cuisine toujours aussi bien avec goût et finesse. Il prend soin de nous et vérifie que nous mangions équilibré et que s’il y a des excès, ils participent à notre équilibre mental. Comme il nous dit si bien chaque jour : «C’est succin». Mais cela doit être ça qui, à nos yeux, offre à ce chef étoilé de notre cœur tout ce succès. Il faut respecter au mieux tous les plans de Gérard. Les menus sont pensés plusieurs jours auparavant et parfois l’élaboration ou la mise en œuvre prend plusieurs heures. Nous parlons de tout et souvent les repas prennent un peu plus de temps qu’il faudrait mais nos longues discussions nous plaisent de plus en plus, et parfois même nous aimerions qu’elles ne s’arrêtent jamais. Il n’y a pas un jour où nous ne faisons pas la sieste. Quelques minutes après le repas, notre corps nous le réclame. Ici et pendant ces quinze jours la météo n’a pas été si mauvaise et nous avons parfois du affronter des fortes chaleurs et une exposition du mur au soleil nous a imposé de commencer le matin dès le lever du soleil. Mais, ce qui au fond n’était pas trop mal car les matinées furent très productives.
Nous n’allons pas faire que parler que de notre hôte même, si ce n’était que nous, nous en ferions un livre. Il faut penser au travail et ne pas oublier que la journée nous en avons un. C’est une fois de plus dans ce village de Capdenac Gare en Aveyron que nous allons œuvrer et ce pour la énième fois. Dans la vie artistique de notre binôme et dans le parcours de Sismikazot, Capdenac Gare a une place prépondérante dans notre histoire. C’est ici que tout a commencé, que nous avons fait nos premières réalisations rémunérées. Une de nos premières œuvres ici date de 2010. Il y a aussi eu l’Espace Jeune, plusieurs fois d’ailleurs avec de nombreuses anecdotes qui pourraient guider nos pas encore pour de longues années. Le compteur EDF face au collège où Voltaire regarde les ados sortir de leurs journées d’école et se repose pendant les vacances scolaires. Nous avons ici aussi dernièrement réalisé la grande enseigne de l’Espace Jeunes avec un groupe d’ados très motivé. Puis, nous avons réalisé la fresque de la Halle qui commence un peu à dater mais qui a été réalisée à 100% avec notre style et notre identité. Au stade de rugby, nous sommes aussi intervenus plusieurs fois, dont dernièrement pendant cette session, pour continuer la frise et assurer sa pérennité en faisant quelques retouches et remettant certaines couleurs au goût du jour et que les premiers mètres de ce long mur soient eux aussi prêts pour la rentrée de septembre 2018 qui arrive dans quelques jours. Aujourd’hui, nous vous présentons un nouveau projet réalisé dans de superbes conditions avec une nouvelle équipe. Le mur que nous avons peint se situe au niveau du complexe sportif, collé au terrain de boules lyonnaises, un univers que nous ne connaissons pas ou peu. L’équipe, la société, l’association qui œuvre ici, s’appelle « Fraternelle Boules ». Au premier abord et d’un peu loin, nous pourrions les comparer à des mecs qui jouent à la pétanque comme nous le faisions quand nous étions ados, en bord de Dordogne l’été avant d’aller se baigner ou faire des ricochets et battre le dernier record en cours. Ici, il y a 22 licenciés pour la saison 2017-2018. Fraternelle, cela doit-être une histoire de copains. Les premiers papiers du club datent de 1906. Historiquement, il y a une forte histoire depuis le début. Plus de cent ans après sa création, certains adeptes sont toujours là pour courir après les boules ou se rapprocher le plus possible du but. Il y a déjà eu des champions de France masculin ou féminin. Il y a eu jusqu’à 180 licenciés dans les années 30. Dans ce club, comme dans certains de la région il y a de belles installations, créées par les joueurs, qui permettent de jouer l’hiver. A cette période, il y a d’ailleurs des concours vétéran avec jusqu’à quatre départements qui se déplacent pour venir jouer. Il y a la partie sportive mais aussi des parties de loisir et donc différentes licences. Il y a des entraînements deux fois par semaine. Ce sport s’appelle : «La boule lyonnaise» mais on peut aussi entendre «Sport boule» et plus populairement : «la longue». Les boulistes disent très spontanément, nous allons faire un tour à la longue ou certains parlent même de «grosses boules». Mais chose que nous avons trouvé très importante pour chacun, c’est l’apéro et la fourchette et au fond le résultat leur importe peu maintenant. Même s’ils insistent bien que personne dans le club ne joue aux boules pour s’amuser mais ils s’entraînent bel et bien pour pouvoir faire de la compétition. Nous avons pu remarquer que c’est un sport relativement physique et qui demande beaucoup d’attention et de technicité. Les règles assez complexes les différencient aussi beaucoup de la pétanque. Nous ne voulions pas dans ce projet tomber dans les clichés décos et reproduire certains mouvements qui ne colleraient pas avec notre style. Pour cela et comme à notre habitude, nous allons travailler à partir de nos propres photos. Le premier jour où nous sommes arrivés dans la ville, nous avons rejoint les boulistes afin de réaliser une multitude de photos et peut être en choisir une comme scène centrale de notre peinture murale. Nous avons demandé à chaque joueur présent sur place de jouer, lancer des boules et surtout le faire en oubliant notre présence. Nous nous sommes alors promenés entre les joueurs et avons réalisé plusieurs centaines d’images sans trop savoir ce que nous recherchions. Nous faisons aussi pleins de photos d’objets en rapport avec ce sport si mystérieux et que nous connaissons peu jusqu’à ce jour. Nous nous rendons vite compte de la complexité de celui-ci et de la technicité de la chose. Deux ou trois semaines auparavant, une équipe d’ici est allée en demi-finale des championnats de France. Comme ils disent aujourd’hui, ils ont dû refaire le match une cinquantaine de fois, mais nous ressentons encore un petit goût amer et cette envie d’y retourner encore et encore pour aller au bout. Le lendemain, nous faisons une sélection de toutes les meilleures photos prises. Très vite, nous nous dirigeons vers une scène de plusieurs personnages. Nous ne mettrons pas de visages et trouvons rapidement un équilibre dans ce que nous recherchons. C’est une atmosphère «street photographique» et photo volée d’une partie de boule lyonnaise. Les trois personnes sont décidées, prêts à attaquer ou se placer. Nous imaginons plein de trucs quand nous voyons cette image. Nous voulions rendre la chose artistique et nous trouvons que cela colle à fond. Nous avons aussi l’idée des couleurs qui vont renforcer tout cela. Nous allons aussi appuyer le côté «vintage», d’époque, de ce que nous voulons proposer. Les couleurs du fond ont été inspirées et calquées sur le sol extérieur du boulodrome. Après une soirée passée avec certains joueurs, nous avons aussi noté plusieurs phrases qui pourront nous aider pour le titre ou écrire plusieurs phrases.
Nous sommes très fiers et très heureux d’avoir terminé ce bel été avec ce projet, une aventure originale, intéressante, une route sur laquelle nous n’aurions pas forcément imaginés aller. Certaines contraintes et obligations que nous nous imposions nous permettent artistiquement de nous développer, d’aller plus loin que prévu et de sortir de notre zone de confort. Nous ne sommes pas prêts pour oublier l’odeur du boulodrome de Capdenac-Gare, les critiques et les remarques de certains, le sourire des membres de la société «Fraternelle Boules», les apéros et le barbecue de fin de session. C’est une belle rencontre et nous espérons que vous n’allez pas demander à la mairie de repeindre le mur en blanc et que vous allez être fiers de votre mur comme nous le sommes.
Maintenant laissons place aux remerciements aussi nombreux que nous sommes heureux d’être ce jour en vacances. Nous tenons dans un premier temps à remercier chaque bouliste que nous avons croisé et avec qui nous avons échangé ou partagé un moment. Vous avez été notre inspiration et cette fresque est le reflet de ce que vous êtes, même s’il manque quelques verres de Ricard ou canettes de bières pour se rapprocher d’une certaine réalité. Mais, celle-ci se passe derrière le mur, alors continuons de montrer ce que les gens voient et ce qu’il se passe devant. Merci à tous, aussi nombreux que vous êtes, pour votre accueil et pour nous avoir acceptés parmi vous. Maintenant, la fresque est finie, vous pouvez mettre toutes les pancartes que vous voulez. Nous nous savons que ce n’est pas toujours facile mais vous avez bien joué le jeu, donc merci. En plus, nous n’avons pas cédé à vos caprices. Merci Max, le big boss pour être venu nous voir le premier et le dernier jour. En plus d’être le président, tu es un bon joueur, Emmanuel Macron devrait peut être prendre exemple sur toi. Merci à Jacky d’être venu au fil des heures et d’avoir organisé le barbecue l’avant dernier jour. Cela nous a donné la force pour la dernière ligne droite. Merci Michel, tu as été exemplaire. Merci d’avoir joué le jeu comme tu l’as fait. Nous espérons que tu n’es pas trop déçu de ne pas voir ton beau maillot de Capdenac sur le mur. Merci Jean Marc et encore désolé pour les coulures et pour ne pas avoir mis le logo, Jojo top model hors pair, Lolo prend soin de ton dos, Nico l’an prochain vous ramenez la première place, Paul, Pauline,Michel numéro 2, Gérard, David, René, Joe, Titi, désolé si nous oublions des gens… Enfin, une merveilleuse dédicace à tous les joueurs de boules que nous avons vu et même ceux qui n’étaient pas présents en cette dernière quinzaine d’août et qui vont découvrir la peinture à leur retour. Ensuite, nous tenons à remercier de tout cœur la mairie de Capdenac Gare pour nous avoir fait confiance une énième fois. Nous sommes très heureux de venir ici et nous nous y sentons comme chez nous. Il y a encore plein de murs et plein d’idées alors n’hésitez pas à nous en parler assez-tôt. Merci Stéphane (Mr le Maire) pour ton enthousiasme et ta disponibilité, ainsi que pour ta confiance. Un immense merci aussi à Martine, merci pour ton investissement et merci d’être venue nous voir chaque jour, de nous avoir aidé et d’avoir suivi l’avancée au fil des heures avec beaucoup de bienveillance et d’assiduité. Prend soin de tes garçons, et à très vite pour de nouvelles aventures. Merci encore et un clin d’œil à toutes les personnes qui nous ont aidés à tracer le premier soir, qui sont venues à notre rencontre. Belle dédicace à Jules, Guillaume, Lucie, Mr Rémi Choumi Bside, Mélanie, les services techniques, Guy Denis… et tous les autres. Enfin, et parce que nous gardons le meilleur pour la fin, nous tenons à remercier Marie et Gérard pour leur accueil toujours aussi parfait. Chaque bouchée était un véritable voyage et chaque minutes passée à vos côtés une merveilleuse croisière. Prenez soin de vous, nous reviendrons vite car, plus de quatre ans après la première fois, nous avons eu l’impression que c’était hier. N’attendons pas temps… Nous pouvons dire ce que nous voulons mais vous êtes et resterez les meilleurs.
Pour finir ce texte et comme à notre habitude, voici plusieurs phrases que nous avons récoltées lors de discussions avec les boulistes. Nous voulions les partager avec vous…
Les boules, c’est un sport, la pétanque c’est un jeu. / A mon âge, la compétition c’est secondaire. / Après l’entraînement, on refait le monde. / J’ai jamais arrêté depuis que j’ai commencé. / La partie, on la perd ou on la gagne sur les boules de rajout. / On se connaît depuis bien longtemps. / L’hiver, je me régale, on est au chaud, on fait des parties et on est entre copains. / Si on s’emmerde la vie maintenant, on est bien les rois des cons. / Maintenant le résultat nous importe peu. / Deux fois par semaine. / On s’entraîne pour la compétition. / Avant on jouait tous les jours. / On a refait la partie au moins cinquante fois. / Fraternelle boule. / Une histoire d’amitié. / Tout le monde dit la longue. / L’objectif, c’est de rejouer le lendemain. / Rejouer le lendemain./ Avec tous les à-côtés, on est une famille./ On se connaît depuis bien longtemps./ Le dernier carré.