Il y a presque un an et demi maintenant que nous avons été contactés par Stéphanie et les bailleurs du quartier du Mirail à Toulouse pour réaliser un projet dans un des ensembles leur appartenant. Nous nous souvenons ce premier repas en têtes à têtes face à l’hippodrome de la Cépière, non loin du Mirail finalement, puis cette grande réunion où nous expliquions nos projets et nos réalisations, notre démarche artistique ainsi que la manière d’intégrer la population dans nos travaux.
Et maintenant, aujourd’hui, de longs mois plus tard, nous sommes très heureux de vous présenter cette réalisation. Merci aux trois bailleurs Patrimoine, Chalet et Toulouse Habitat pour avoir rendu ce projet possible. Merci aussi pour les entreprises de mécénat en peintures et nacelles.
Cette fresque s’introduit dans un parcours mené par la ville de Toulouse sur la place des femmes dans l’espace public.
Nous avions alors pour immense mission de répondre à cette longue et vague thématique, qui ne pourra malheureusement pas changer avec une simple fresque. Nous nous sommes très vite dit que peindre une femme serait déjà un bon début, et dans notre idée nous avons cherché et tout mis en œuvre pour parler à un plus large public quel que soit son origine, son genre ou encore l’endroit où il a grandi.
Nous vous souhaitons une belle découverte de ce projet, un plongeon dans nos écrits et les images qui parlent parfois plus que les mots, et il vous invite dans une seconde et dernière partie à découvrir toutes les réponses aux questionnaires que nous avons distribués dans le quartier ou par mail. Nous gardons la tête haute et nous avançons, pas après pas.
Nb : Certaines photos ci-dessus ont été réalisées par Eric Lourenço.
Très vite, nous avions été emballés par le projet et nous avions déjà hâte d’y être. Tout était prêt pour le début de l’année mais à cause du virus, nous avions dû le reporter.
Notre intervention était prévue pour Avril. A cause du confinement, nous nous sommes tous dit qu’on se tentait un report pour la rentrée de Septembre. Et aujourd’hui, si nous écrivons ces quelques lignes, c’est qu’à notre plus grand bonheur, nous avons pu mener ce projet à bien et que nous sommes arrivés au terme. Vous allez découvrir et voir au fil des images que cela n’a vraiment pas été simple et nous sommes donc d’autant plus fiers de vous présenter cette œuvre et ce projet.
Des bouchons sur le périphérique toulousain, croissants et chocolatines sont présents lorsque nous arrivons dans le quartier et un café bien serré comme nous les aimons. Les chemins sont fléchés avec les moyens du bord, des panneaux se dressent vers le ciel avec des noms remplis d’à priori connus de tous qui nous amènent au cœur de la cité. C’est une petite ville dans la petite ville. La ville grise dans la ville rose. Platanes et pins parasols habillent la bute, certains resteront fort pour l’hiver alors que les autres se dénuderont au fil des jours se préparant pour le repos hivernal. Les paraboles ont poussé tels des champignons sur les toits d’immeubles, des dizaines d’appartements s’empilent les uns sur les autres pour se dresser presque jusque sur le drap bleu présent au dessus de nos têtes ou pour se reposer dans les nuages les dimanches gris interminables. Le mur que nous allons peindre, la grande toile blanche qui se monte face à nous est au cœur de la place principale de Bellefontaine. On se croirait dans un jeu de lego démesuré et toutes les lignes verticales et horizontales se croisent à l’infini. Des petits carrés de couleur dans un décor bien trop gris pour les habitants habités aussi bien d’une joie débordante que de questionnements perpétuels. La joie de vivre et d’exister, mélangé au spleen et à la tristesse du quartier sont là. Les journées sans soleil rendent parfois le quotidien bien flou. Des cafés remplis d’hommes et des hommes remplis de cafés qui parlent fort, presque plus fort que le bruit de fond de la ville, de la vie, du quartier, de la vie du quartier. Le métro passe et s’arrête, il est une ouverture sur l’extérieur. Certains reviennent avec des sacs remplis de nouveaux habits comme si c’était la rentrée, d’autres font des vas et vient avec le collège, le lycée ou la fac à deux arrêts d’ici. Ici, les gens vivent et nous trouvons ça beau, la vie des gens. Pas de retenues, loin de certains freins que le regard des autres peut mettre sur une attitude ou que la société attend de chacun. A l’heure des classes pour les plus petits, il y a du mouvement de partout puis tout redevient vite calme et la journée file. Les jeunes piliers qui ont parfois arrêté l’école bien trop tôt et tiennent le bâtiment pour qu’il ne s’effondre pas cris très fort et préviennent lorsque ne serait ce qu’un ongle de police ou gendarme rentre dans le quartier. Au bout de quelques jours, nous n’y prêtons même plus attention. Et durant 24h renouvelable tous les jours, c’est le jeu du chat et la souris mais malheureusement ce n’est pas un jeu. En fin d’après midi, et encore plus quand il fait beau, le visage de la cité change, un immense sourire fait son apparition sur une silhouette trop stricte et trop marquée. Les bancs se remplissent. Il y a parfois même plusieurs matchs et plusieurs sports sur un même terrain, c’est la balade des deux roues, la valse des scooters, le chant des bikers sans casque qui fait vite mal à la tête. L’automne arrive à grand pas, les couleurs changent et la météo aussi. L’herbe, grillée de juin que Vian contait avec magnificence, reprendra bientôt quelques couleurs pour passer l’hiver apaisé et attendre le printemps sans broncher. En revanche, il n’y aura pas de répits pour les quotidiens parfois moroses des gens de ces grands ensembles. Les rats parcourent le quartier à vive allure, certains jettent des déchets au sol en se disant que quelqu’un viendra forcément le ramasser et c’est comme ça que de temps à autres il pleut des canettes de coca ou autres objets non identifiés. Mais, la poésie du quotidien est belle et bien présente, certains fument pour être collés à la lune, d’autres se réfugient dans l’école, espèrent et aspirent à une vie meilleure. Il faut le voir pour le croire et surtout croire en la vie. Nous avons passé des moments inoubliables et fait des rencontres incroyables qui colorient un tableau parfois bien sombre.
C’est un projet assez spécial à nos yeux, pleins de choses sont prises en compte pour faire ce constat. L’accumulation de plein de facteurs a rendu cette aventure atypique, parfois compliquée et difficile à gérer.
Nous avions prévu de venir ici en avril mais comme pour beaucoup de gens, le confinement a chamboulé pas mal de plans. Le seul créneau que nous avions de dispo étant septembre, nous avons replacé le projet. Nous nous sommes vite rendu compte que plein de critères ont fait que ce serait plus compliqué. Chose que nous ne pouvions pas prévoir : la météo. Elle n’a pas été tous les jours de notre côté, voir même contre nous. Parfois, en quelques minutes, nous voyons arriver des nuages bien sombres et des rafales de vent qui nous obligent à descendre de la nacelle. Il faut donc rapidement s’adapter, jongler entre l’attente parfois longue où nous continuons de préparer nos couleurs dans un petit local mis à notre dispo, mettre nos tenues de pluies, les enlever ou encore sécher le mur avec des serviettes que nous nous sommes fraîchement procuré au supermarché le plus proche. La hauteur du mur rend les choses aussi très compliquées. Même si nous avons déjà réalisé des peintures de superficie importante, nous constatons aujourd’hui que c’est et ce sera la plus grande. Il faut donc jongler avec tout ça et avancer petit à petit et surtout bien garder en tête que nous y sommes et qu’il ne faudra pas baisser les bras si nous voulons arriver au bout.
Au début, la réaction des habitants sur notre venue est parfois radicale ou même contradictoire. La spontanéité et les questionnements de nombreuses personnes sont parfois blessants. Mais, au fil des jours, nous gagnons du terrain, nous nous adaptons et nous nous sentons bien.
Afin de mener à bien cette aventure, nous avions fait un appel à candidature pour monter une équipe qui nous soutiendrait et travaillerait avec nous. Trois personnes ont répondu présentes et ont fait partie de l’aventure à nos côtés. C’est une chance énorme que nous avons eu de rencontrer Julie et ses deux enfants Shéhérazade et Mehdi. Tous les trois ont rapidement intégré la « team » Sismikazot. La première rencontre, le premier jour au pied du grand mur qui monte jusqu’au ciel, puis, les discussions au cœur du centre Alban Minville resteront gravé pour bien longtemps dans le cœur de notre binôme. Puis, tout s’enchaîne très vite, un repas chez eux le premier midi, des présentations fluides et intimes, presque comme si nous nous connaissions depuis dix ans. Ensuite, il y a eu les ateliers d’écritures, de théâtre, de réalisation et de distribution de mots dans les boîtes aux lettres, l’atelier abstrait, la soirée pizza et tant de moments qui resteront gravés. Une petite équipe comme cela, nous n’en avons pas tous les jours à notre disposition, aussi nous leur dédions en partie de la réussite de ce projet et de cette fresque.
Aujourd’hui, nous sommes rentrés chez nous et très heureux d’avoir un peu de repos. Déjà, la veille d’un nouveau projet où nous nous dirigerons en région parisienne avec un tout nouveau projet dans la cité de l’Oly que nous avions déjà découvert l’an dernier mais cette photo nous réserve à tous, une nouveauté que nous avons hâte de vivre et de partager.
Nous sommes déjà loin des hauts bâtiments du Mirail, du ciel bleu ou parfois très nuageux que nous dominions en haut de notre nacelle. Nous nous souviendrons longtemps des passants et du sourire de tous les habitants, cette force communicative et explicite que nous avons ressenti au fil des heures, le vroum vroum des scooters ou des motos ainsi que des millions de souvenirs gravés dans nos cœurs, au fond de notre tête ou sur des images sur les réseaux sociaux ou, ici sur notre site internet. Une belle aventure unique s’achève, le cœur pincé, les yeux remplis de larmes mais quoi qu’il arrive avec un brin de fierté, le menton vers les étoiles et toujours en ligne de mir LA TÊTE HAUTE.
Haut les cœurs.
Avant de vous laisser avec la parole des gens et de nombreuses belles réponses, voici venu le temps des remerciements. Ce n’est jamais une chose simple mais nous nous lançons. Nous tenons d’emblée à nous excuser si nous oublions des personnes. Partez du principe que si nous avons passé plus de douze secondes avec vous en bas du mur, si vous êtes en photo dans l’article ou si vous avez contribué à la réussite de ce projet ou encore si vous nous avez simplement donné le sourire, nous vous portons dans notre cœur.
Dans un premier temps, nous tenons à remercier sincèrement les trois bailleurs, Patrimoine, Toulouse Habitat et Chalets, merci d’avoir fait appel à nous, de nous avoir fait confiance jusqu’au bout, d’avoir tenu bon malgré la situation. Le Covid19, le confinement et certaines petites choses qui n’ont pas été faciles à gérer et n’ont pas rendu les choses simples. Nous n’allons pas nous cacher concernant des loupés mais nous n’allons pas non plus nous cacher sur le fait que nous sommes allés au bout tous ensembles et pour ça nous vous disons bravo. Merci à vous 3, et nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, peut être que nous aurons l’occasion de bosser à nouveau ensemble. Même si parfois la multitude de mails prend le dessus sur ce qu’il se passe sur le terrain, parfois entre ce que nous imaginons et ce qu’il se réalise vraiment sur le terrain, la marche est haute, il n’y a aucun regret à avoir, seulement se servir des erreurs pour aller plus haut et pour avancer. Nous avons vécu et fait ce projet avec le cœur et les tripes. Merci infiniment, sans vous tout cela n’existerait pas. D’après ce que les gens nous ont dit, il y a beaucoup de mur encore sur le Mirail. Les habitants de la Reynerie sont venus nous voir et même tous les bâtiments de Bellefont, Camus, Gauguin, Titien, Pergaud et tant d’autre…
Merci et pensées à Souhaila, Nadine, Stéphanie, Valérie, Valentin, Mélissa, Farah, Brigitte, Benoît, Agathe, Benoît, Anne, Céline, Laure, Claire et certainement tous ceux que nous allons oublier. Ça fait quand même une sacrée bande de nanas… Merci à vous toutes et aux quelques gars qui gravitent autour.
Merci et pensées à la « gardienne », aux agents de sécu, d’entretien, aux nombreuses femmes de ménage, les gilets orange… Tous nos potes que nous avons croisés chaque jour et qui nous donnaient la force d’avancer.
Nous tenons aussi à remercier de tout cœur toutes les personnes que nous ne connaissons pas ou peu et qui ont contribué à la réussite de ce projet en tant que mécène. Merci à la société GBMP, pour ce moyen précieux d’élévation et BETIRAC, partenaire hors norme de peinture. Merci pour ce cadeau précieux que vous avez fait à tous les habitants de ce quartier et dont nous avons profité pour la réalisation.
Merci aux assos présentes dans le quartier, même si nous n’avons pas pu rencontrer tout le monde, nous savons que vous êtes nombreuses et en or. A tous les activistes, bénévoles, profs, enseignants, passionnés. Toutes ces personnes dans l’ombre qui offrent tellement de force et d’espoir aux habitants de ces quartiers souvent oubliés.
Merci au centre Alban Minville de nous avoir accueilli à plusieurs reprises dans leurs locaux pour des ateliers ou pour la conférence.
Une belle pensée à Corinne de Fr3 avec qui nous avons passé un super moment et merci pour l’article que tu as fait et qui reflète vraiment ce projet incroyable.
Merci aux médias indépendants et autonomes de Reynerie Miroir et Chouf Tolosa pour être venus nous voir, pour vous être intéressés à notre projet. Nous ne vous oublierons pas et cele fait chaud au cœur de voir des choses comme les votres aboutir.
Merci à la mairie de Toulouse d’avoir soutenu le projet, à Mr le maire Jean Luc Moudenc pour son retour et son petit mot qui fait toujours plaisir.
Un gros big à nos potos que nous avons eu la chance et l’honneur de voir pendant ces quelques jours. A Karim, Salam frérot c’était lourd, quand nous étions enfants dans la même ville, qui aurait dit que tu serais notre manager, voisin, porteur de thé, mannequin d’en bas du mur pour ce projet. Big up aussi à Rabbia et le petit Aaron. A Donchoa, petit resto italien au top et bulle dans le projet dont nous avions tant besoin. Nous sommes là mec et la route est longue, c’est sûr que nous nous recroiserons vite et que nous allons faire des trucs. Une autre et forte pensée aux autres potes de Toulouse, Roro, toujours égal à toi même, merci pour ton coup de pouce et surtout ton bonnet et ton sourire qui n’ont pas de prix dans la journée d’un homme. Nous nous reverrons vite l’équipe. A Vincent, Sophie, Martin, Julie, Charlie le noyau dur, la base, le sang, Sabine… Et bien sûr une pensée aussi forte à tous nos amis de la ville rose ou des alentours que nous n’avons malheureusement pas pu voir mais le cœur était là et de vous sentir non loin de nous fait un bien fou. La vie va vite en vrai mais Inch Allah à très vite…
Merci à Eric pour les photos mais aussi et surtout pour ta présence quotidienne. T’es le meilleur !! Nous espérons à très bientôt.
Merci aussi à Denis d’être passé nous voir. Merci pour la vue aérienne en avion.
Enfin, nous faisons le plus grand des big up et des remerciements à tous les jeunes et moins jeunes qui étaient là, en bas, non stop, 24h/24… Tous ces jeunes qui nous aidaient à décharger le matériel, qui venaient quand c’était le bon moment, qui sont discrets mais à la fois toujours prêts ou prêtes à taper dans un ballon, filer un coup de pouce, aller chercher le pain. A tous les gens qui nous ont ramenés du thé, des gâteaux, proposés le couscous, offert des bananes, les jeunes et les vieux pour leur sourire qui n’a pas de prix. Vous êtes notre force et notre fierté.
Gros big up à vous tous sans exception.
Pour Yousra, Sarah, Imen, Nabila, Ikram, Mbalou, Ramia, Câline, Emeline, Relindi, Widade et toutes celles que nous oublions. A tous les gars du Timen-Bâ, toute la clique… A Gasha. Nous attendons le million frérot !!
A Mohamed, Marouane, Ahmed, Khawla, Kawtar, Axmed, Kasim, Zinou, Adam, Ciham, Marwan, Ainem, Ayoub, Karima, Fatima, Dorian, Joanne, Laure, Agathe…
Une forte pensée aussi à tous les enfants qui allaient à l’école et arrivaient sur nous en courant pour voir l’évolution du travail et nous donner le plus de force et de courage possible.
Une pensée à la famille Azougar et Mr Azougar décédé pendant le projet, qu’il repose en paix et que dieu le bénisse. Merci pour toutes vos attentions et votre Amour. Vous êtes en or.
Enfin, dernière pensée et pas des moindres, la plus importante à nos yeux à nos deux guerrières et notre petit soldat pour nous avoir faciliter notre intégration dans le quartier, pour avoir donner la force nécessaire d’aller au bout, pour nous avoir aidé à garder la tête haute et rendu ce projet plus doux. On espère vous revoir très vite. Notre invitation dans notre atelier tient toujours. Nous vous embrassons et vous serrons fort dans nos bras. A Mehdi, Julie et Shéhérazade.
Au vu du nombre de questionnaires que nous avons distribué au pied du mur et le nombre de mails que nous avons envoyé, le nombre de réponses n’a pas été énorme. En revanche, nous pouvons vraiment souligner la qualité et l’investissement des retours que nous avons eu. Merci du fond du cœur à toutes les personnes qui vivent ou travaillent dans le quartier qui ont contribué à la réussite de cette œuvre et aussi à notre développement personnel.
Étant donné que les réponses sont parfois un peu longue mais bien sûr avec toute une importance immense nous avons mis toutes les réponses sous chaque question.
Bonne lecture à tous et mille mercis à ceux et celles qui nous ont amenés leur témoignage et répondus au questionnaires. Nous nous excusons d’avance si malencontreusement il en manque un ou deux.
1. Racontez-nous comment vous vous sentez ici dans votre quartier. Quelles choses vous manqueraient le plus si vous n’habitiez plus ici. Développez au mieux.
Je travaille dans le quartier. Malgré certains aspects durs du quartier (violence, deal, place de la femme, pauvreté, chômage…), j’aime ce quartier. Les associations sont nombreuses, actives, investies. La solidarité y est forte.
Ce qui me manquerait le plus si je n’y travaillais plus, ce serait ce fourmillement d’habitants qui aiment ce quartier, font tout pour le faire vivre et que le regard change et ne se focalise pas uniquement sur les problèmes. La plupart aime leur quartier et voudrait y rester s’il était plus apaisé.
Ce serait aussi la diversité, la richesse des histoires de vies, cette solidarité, Le sourire/rire des habitantes, le marché, les professionnels/associations qui sont sur ce territoire sont là par conviction et envie de « faire avec ».
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Comment je me sens dans mon quartier ? Je n’y suis pas né. J’ai choisi de venir y vivre en balayant les préjugés et les peurs qui l’entourent. Je m’y sens bien, c’est aussi sûr qu’ailleurs, mais je ne m’accoutumerai jamais à la séparation entre hommes et femmes. Il (me) manque des lieux où tout le monde se retrouve sans façon. Les femmes y sont trop réduites au rôle de mères ou de mères à venir, en même temps c’est parmi elles qu’il y a le plus de personnes qui s’engagent dans la cité. Ce n’est pas mon cas, je n’ai pas de ‘vie de quartier’.
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J’habite la Reynerie, le quartier voisin de Bellefontaine. C’est le Mirail. Ce qui me manquerait : vivre comme dans un village, les personnes qui se disent bonjour, se sourient s’entraident. La diversité des cultures, la simplicité. La médiathèque grand M qui est un vrai de lieu de vie : il faut y venir le dimanche pour y trouver les jeunes qui travaillent en groupe, TO7 (Toulouse ouverture) et son accueil inconditionnel, ses cours de français pour les arrivants et les chibanis, ses repas débats où l’on peut parler des choses importantes, le centre social et ses belles initiatives, Reynerie Services et sa créativité pour faire du lien social, Défi production qui sert de tremplin aux jeunes par la réalisation de courts et longs métrages, jeunes qui pourraient être tentés par l’argent facile du trafic, Miroir vers l’Avenir centré sur le handicap. Parle avec Elles et le marché des créatrices, Bas d’immeubles, Bel arc en ciel, le VRAC…. J’en oublie c’est sûr, mais comment raconter la richesse de ces quartiers populaires en peu de mots. Le marché du jeudi, les kapseurs, jeunes habitants en colocation et solidaires du quartier. Et puis le lac et les jardins aux arbres remarquables à deux pas. Un jour des « apprenants le français » qui n’étaient jamais venus jusque là disaient : on est parti en voyage !
Un jour quelqu’un m’a dit : tu aimes ton quartier, j’ai répondu : j’ai toujours aimé l’endroit où je vis. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’accepter ce qui est là. Regarder, garder l’œil ouvert…
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Quand je reviens dans le quartier de Bellefontaine je ne me sens pas chez moi, ni vraiment d’ici ni d’ailleurs…le temps de quelques minutes, ajustements, regards, puis la femme que je suis croise, toise, se fait toiser, pas d’autres femmes et reconnait ses sœurs….et je reconnais le quartier comme un petit bout de cet espace urbain qui n’est pas si différent de mon espace rural…mêmes feuilles sur les arbres, mêmes sourires des gamins qui jouent
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Je me sens plutôt bien dans mon quartier, il est populaire et simple, ce qui me correspond et rappelle les milieux prolétaires et sans chichi où j’ai grandi. Ce qui me manquerait : la médiathèque Grand M, l’accès métro rapide qui permet de changer de point de vue en 10 minutes (Capitole), les associations de quartier, les centres culturels et sociaux (activités intéressantes et pas chères et brassage culturel). Les espaces verts (plus nombreux qu’ailleurs au Mirail). La proximité de la base verte de loisir de la Ramée (5 minutes en auto) pour une déconnexion garantie.
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J’aime bien ce quartier car il y a plein de choses à faire. Il y a la médiathèque, les centres culturels, le skate parc… Il y a beaucoup d’arbre et cela est important.
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Je me sens bien dans mon quartier. J’aime les petits commerces qui y sont installés, le marché chaque semaine et les voisins avec lesquels je m’entends bien.
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2. Quelles sont les choses que l’on vous a inculquées depuis petite et que vous aimeriez déconstruire en grandissant? Pourquoi? Comment en avez-vous pris conscience?
Dans ma famille, le féminisme et l’écoute, le soutien à l’autre ont toujours été porté haut. Parfois au point de disparaitre un peu pour ne pas froisser, pas blesser, pas contrarier, laisser la place à l’autre. « Soi » est peu de chose.
Les gens qui prennent « trop » soin d’eux sont jugés (le mot est raide mais c’est ce lui là) un peu superficiellement : le paraître n’a pas du tout d’importance. Aujourd’hui, c’est ce que je voudrai déconstruire et ne pas reproduire : on peut être là pour les autres, se battre tout en s’assumant, en s’autorisant à prendre soin de soi (santé, physique…). « Aller bien » (ou du mieux possible) – soi permet de prendre soin des autres. Ne pas s’oublier et s’effacer POUR les autres.
Les deux notions sont me semble-t-il complémentaires et non antinomiques.
La prise de conscience est progressive : les rencontres (professeurs, amis, milieu professionnel…, les échanges, les spectacles, la pratique de la danse, l’observation, et une prise de conscience que je conseillais des choses aux autres que je ne m’appliquais absolument pas. L’ultime déclic étant le départ du père de mes enfants.
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Quoi déconstruire ? Comme chercheur, ma vie est un boulot permanent de remise en cause. Je traîne encore des préjugés sur des populations que je connais mal, comme les Roms, et certainement d’autres.
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Je voudrai déconstruire les préjugés en particulier esthétiques, surtout sur les femmes. Quand mon père me disait que j’étais plutôt moche, cela me blessait car le regard du père est le premier regard d’un homme sur une fille et cela laisse des traces qu’il faut lentement déconstruire.
D’autant qu’il était « féministe » et partageait le quotidien avec ma mère dont il était amoureux. Une fille avait l’obligation d’être jolie plutôt qu’intelligente…On opposait les deux alors que l’intelligence, l’ouverture embellissent les humains, homme ou femme. Je n’aime pas les préjugés bourgeois qui aliènent les femmes à des rôles de faire valoir des hommes.
La conscience m’est venue de la souffrance, la honte, la peur de parler en public.
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Ce qu’on m’a inculqué et que j’aimerais déconstruire c’est que seule la valeur » travail » a un prix….et que l’effort se produit forcément dans la sueur, le sang et les larmes……..elle est importante la valeur travail mais ne peut être un étalon, une valeur absolue …je préfère d’autres valeurs aujourd’hui …l’effort, la solidarité, la persévérance, l’espoir…
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Le couple formé par mes parents, très amoureux l’un de l’autre, a induit en moi l’idée que je n’existais pas en tant qu’individu seul, que l’avenir se jouait à 2, que j’allais être « choisie » un jour et m’a placée ainsi dans une position d’attente dans tous les domaines. Je ne crois pas que ce soit lié à mon genre mais je pense que mes frères n’ont pas eu cette sensation là
J’en retiens un manque énorme de confiance en moi.
Je suis passée à côté de la force immense que j’avais en moi, force qui existe chez chaque nouveau-né.
A nous, parents, de mettre en valeur ce diamant en devenir, d’en trouver l’excellence, non ?
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Être beaucoup dans l’écoute des autres, l’anticipation de leurs besoins. Au final, je n’ai pas appris à m’écouter moi même. Je me sens souvent illégitime ou je culpabilise à me donner une place importante. Il n’y a pas eu de déclic à le comprendre. C’est en avançant en âge que je l’ai intégré. Mais c’est tellement ancré, auto programmé que c’est très dur à inverser.
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Depuis mon enfance, on m’a appris à respecter chaque personne malgré les différences et ne pas penser qu’à ma petite personne. Je souhaite conserver cet état d’esprit et contribuer à améliorer la cohésion de mon quartier, que chacun s’ouvre aux autres et reste à l’écoute des problèmes rencontrés par autrui.
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3. Quelle place prennent les femmes dans votre vie? Que représentent-elles à vos yeux? Quelles sont les femmes importantes dans votre entourage? Pourquoi?
Développez.
Les femmes sont omniprésentes mais pas toujours reconnues à leur juste valeur. On ne le sait que trop bien. Ne pas oser, souvent un sentiment d’infériorité, de fragilité, sans avoir conscience de tout ce qu’elles mènent, apportent, transmettent, construisent, tissent…elles sont les piliers des familles.
Les femmes importantes : mes grand-mères et ma mère qui m’ont construites chacune à leur manière, orientant aussi ce en quoi je voulais leur ressembler ou ce que je ne voulais pas reproduire. Elles sont synonymes d’amour inconditionnel, d’écoute, de tendresse, de transmission. Elles sont la base, le fondement de ce que je suis aujourd’hui.
Ma fille, que j’aime au plus haut point, qui du haut de ses 10 ans voit et décrie déjà les injustices dans les rapports hommes-femmes, elle est née un 8 mars…à qui je souhaite d’être sûre d’elle, de s’assumer, d’être indépendante, tout en respectant les autres, en étant à l’écoute, et surtout, de réaliser ses rêves. Elle représente le présent et l’avenir.
Ma tante, oui… elle est ma tante mais elle a 5 ans de plus que moi. C’est une sœur, presque une jumelle. On se comprend sans se parler, on a tellement partagé et partageons encore tellement. Nos vies sont comme mêlées, enchevêtrées.
Ma Directrice : une femme d’une intelligence remarquable, avec un parcours incroyable, charismatique, pleine d’idées et sachant les mener à bien. Un modèle
Les amies : les vraies, celles à qui l’on peut tout dire, pour qui on est toujours là et qui seront toujours là. Pour qui on laisse tout tomber quand on sent qu’elles ont besoin et dont on sait que la réciproque est vraie.
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La place des femmes ? Essentielle ! Je ne cesse pas d’ajuster, de mieux saisir nos différences. Mes mentors ont tous été des hommes – morts ou vivants – mais maintenant je n’ai plus besoin de mentors et mon admiration va à bien des femmes. La plus importante est bien sûr ma compagne, parce que notre vie est faite de projets.
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J’ai réalisé à sa mort combien m’a mère m’avait aidée à me construire et défendue face à ses jugements débiles de mon père. Elle m‘a appris la solidarité entre femmes. C’est très important pour moi que les femmes s’unissent pour avancer. Elles ont longtemps été rivales et complices parfois de la misogynie. Les femmes dans ce quartier m’impressionnent. C’est d’elles que viennent de nombreuses initiatives. Elles ont des idées formidables comme par exemple de vendre des repas pour partir en voyage, protéger la nature et développer les réseaux solidaires, faire prendre conscience de l’autre, ses différences.. On a touché mon cœur, car elle a été battue par son mari et a eu le courage de partir avec ses quatre enfants. Son sourire force le respect et transmet l’amour tout simple à qui a la chance de la rencontrer.
Nous devons lutter contre la hiérarchie à la fois homme/femme, mais aussi à l’intérieur des genres.
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Maman de 3 filles, sœur moi-même, ….et riche d’amies merveilleuses, les femmes ont une grande place dans ma vie….sans parler des héroïnes qui ‘m’ont aidées à me construire les Simone Veil, De Beauvoir) , Angéla Davis, Françoise Dolto ….
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Je suis née femme, quelle chance finalement !
Dans ma famille, les femmes sont plutôt fortes. Ce sont celles qui ne tombent pas malades, qui ne se suicident pas. Mais celles qui rassemblent, soutiennent, encouragent, aiment inconditionnellement, s’oublient aussi parfois.
Les femmes importantes dans mon entourage sont ma mère, ma grand-mère (malgré leurs défauts) mes amies et toutes les artistes qui sont mes modèles de force, d’indépendance et de tolérance. Des pépinières à sentiments, à sensations.
Je suis d’ailleurs en train de dévorer « Trencadis » sur Niki de St Phalle écrit d’une façon dingue, frôlant l’écriture surréaliste, petit bijou)
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Les femmes qui ont pris de la place lorsque j’étais enfant : une sœur très présente et une mère défaillante. Un père qui a mis les voiles quand j’avais quatre ans et décédé quand j’en avais neuf. J’ai par contre depuis très jeune préférée trainer avec les garçons, plus francs et moins compliqués. Devenue adulte, les femmes de mon entourage (et beaucoup de femmes en général), au delà des frontières sociales, terrestres et religieuses, m’inspirent respect et admiration. Beaucoup sont maltraitées (physiquement certes mais pour une majorité psychologiquement) ou délaissées et malgré tout tiennent la barre, assurent au quotidien et se démènent pour garder le cap, protéger l’équilibre de leurs enfants. Chapeau bas aux guerrières anonymes et aux vaillantes souriantes.
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Les femmes prennent beaucoup de place dans la vie. Il y a ma maman, mes amies, ma mamie et mes profs. Ce sont mes seuls exemples dans la vie.
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Les femmes ont une importance égale à celle des hommes. Comme elles portent moins de violence en elles, leur place devrait être plus importante encore. Je vis avec mon épouse, ma belle fille et ma petite fille. De part son jeune âge, trois ans, ma petite fille est la plus importante de mon cercle familial.
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4. Qu’avez-vous le plus réussi dans votre vie? Quelle est la chose(ou la personne) dont vous êtes le ou la plus fière? Racontez-nous en détail pourquoi.
Ma maison : nous avons acheté 4 murs sans électricité, sans chauffage, sans toilette, sans salle de bain. Tout ou presque était à refaire. J’ai activement participé à la réalisation des travaux (ce n’est pas réservé aux hommes), même enceinte et avec une petite puce de 24 mois. Nous en avons fait un lieu accueillant, pour réunir les gens que nous aimons. Lorsque le père des enfants m’a quittée, j’ai, grâce à mon travail, réussi à racheter la maison. Beaucoup doutait que ce soit un choix judicieux : la maison est grande avec un grand terrain, difficile à entretenir. J’ai réussi à braver mes appréhensions, j’ai dompté tondeuse, débrousailleuse, et taille haie. Je suis fière d’assumer à tous les niveaux ce choix qui reflète mes autres réussites : ma famille (avec mes enfants), ma carrière, mon indépendance, un lieu où les gens que j’aime entrent et viennent partager un moment de vie et se sentir bien.
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Ce que j’ai le plus réussi ? Ma vie elle-même, parce que j’ai fait l’occupation que je voulais et qu’elle était enrichissante. Je suppose que nous avons ça en commun ! Je suis fier de ce que mon travail a donné, d’un petit livre que j’ai publié, d’un site que je vais créer, par contre je ne suis pas ‘famille’.
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Le journal Reynerie Miroir, c’est une création dont je suis fière, car je suis partie de quelques relations de voisinage, d’une curiosité sans faille, d’un désir de créer du lien, de donner envie aux habitants de prendre leur autonomie, et d’une rude opiniâtreté. Je suis fière qu’il existe huit ans après, que les habitants l’attendent, nous écrivent. Votre message par exemple venu d’une habitante de Bellefontaine que je ne connais pas. C’est comme un fil invisible entre elle et moi. Je pense contribuer à changer l’image affreuse que donnent les médias à ces quartiers. Et toutes les portes qui s’ouvrent grâce à lui, les belles rencontres qu’il m’offre….
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Je suis fière de mes enfants, fière d’être devenue celle que je suis sans avoir trop baissé les bras…
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Ma plus grande réussite est d’avoir donné la vie 4 fois avec une peur et une joie immense.
Et malgré les drames et les peines, d’avoir réussi à aider mes enfants à devenir de belles personnes, attentifs à l’Autre et sensibles à la beauté du monde.
Fière aussi d’être tellement optimiste, d’aimer la vie si forte.
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Ce que j’ai le plus réussi dans ma vie c’est partir. Quitter un homme destructeur et autodestructeur. Partir. Beaucoup trop tard, mais quand il était encore temps. Question de survie mentale. Survie tout court… Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. J’ai donc ressenti beaucoup de fierté dans ma décision, ma capacité à agir coûte que coûte et écouter le cri d’urgence du vrai « moi », tout au fond…
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Je suis fier d’avoir pu devenir ce que je suis et de pouvoir tenter de transmettre aux enfants dont j’ai la charge des valeurs qui me sont chères.
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5. Êtes-vous qui vous avez envie d’être? Qu’est ce qui ferait de vous une personne accomplie?
Pas complètement mais… ça viendra ! Je m’en rapproche tranquillement.
Avoir confiance en moi, moins douter de tout, et … rencontrer l’amour « amoureux ».
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Oui, je suis qui j’ai envie d’être. Ma devise est celle de Popeye le Marin ‘J’chuis comme j’chuis et j’chuis comme cha’, ça ne veut pas dire être immobile mais ça aide à vivre. Et jamais d’introspection paralysante. Comme je ne connais pas de personne accomplie, je n’ai pas de réponse à la dernière question. Je sais que je ne manque pas de projets intellectuels, mon souhait est de continuer à en réaliser quelques uns jusqu’au bout.
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Qui suis-je ? La question est immense. Je pense que je n’existe que quand j’arrive à faire ce que je dis et ce que je crois. J’existe à travers la joie que ça me donne. Et quand je peins le quartier (l’inverse de vous, car ce sont de petites aquarelles), une émotion de plus m’est donnée. J’aimerai oser plus, explorer le chemin de la peinture, sortir du figuratif tout en y restant, pour faire tomber les lignes qui nous cloisonnent et nous enferment …
Retrouver la jeunesse, bien sûr en gardant l’énergie, l’ouverture. Transmettre la vie. Comme Sisyphe, laisser descendre la pierre et trouver l’évidence pour la remonter avec mes maigres forces… L’élixir n’existe pas. Seul le désir nous fait grandir tout en sachant qu’un jour il va cesser de faire battre nos cœurs. Vivre le plus possible pour partir sereine.
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oui, à 50 ans je suis enfin (ou presque) celle que je souhaitais être en tant que femme , libérée des regards, du jugement, des doctrines et des injonctions contradictoires….il reste toujours le poids de la charge mentale mais j’apprends à m’alléger..;-)
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Bien sûr, ah ah, je ne suis pas encore celle que j’aimerai être. Le passé me freine encore beaucoup , comme une paire de menottes à mes chevilles au départ d’un 100 m. J’y travaille.
Je serai vraiment accomplie quand J’OSERAI tous les jours être moi, faire ce qui m’anime sans me soucier du regard des autres et de la société.
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Je suis dans l’ensemble la personne que j’ai envie d’être, même si je me souhaiterais plus ambitieuse, plus téméraire, plus assidue… Le moteur indéfectible de ma vie est l’optimisme, de voir quelque soit la situation, le verre à demi plein plutôt qu’à demi vide. Comme disait Churchill, « Je suis un optimiste. Je ne vois pas bien à quoi il servirait d’être autre chose. »
Je suis pleine de vie et de surprises de la seule chose qui ferait de moi quelqu’un d’accomplie serait que quelqu’un s’en aperçoive. Ça y est pour le versant « sentiments ». Pour le versant accomplissement personnel, j’aimerais être épanouie professionnellement et socialement. Me rapprocher des gens qui pensent plus ou moins comme et ont des aspirations similaires aux miennes. J’aimerais redonner des cours de théâtre pour enfant, faire de l’up cycling de vieux meubles, me former (diplôme) en aromathérapie…
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Je suis qui j’ai envie d’être MAIS je pense que je devrais plus lâcher-prise. C’est pour cela qu’en ce moment je lis un roman sur le lâcher-prise.
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J’ai travaillé dans trois continents, et sept pays différents, ce qui m’a permis de m’accomplir sur le plan personnel et professionnel. J’aimerais que l’on me donne d’avantage de moyen pour le secteur éducatif, ce qui me permettrait de m’épanouir d’avantage