Certaines photos ci-dessus sont du talentueux et futur meilleur street photographe de toute la région Quentin Bovis et quelques unes de la dame de « République des Pyrénées ». Merci de tout cœur à eux.

            Il y a plus d’un an, nous sommes contactés par la petite commune d’Ogeu-les-Bains dans le 64 au pied des Pyrénées. Il y a quelques temps, un ascenseur est sorti de terre au beau milieu du village. Non loin du fronton de pelote et avec une histoire forte autour de ce sport national, la thématique était toute trouvée. Après plusieurs échanges, parfois compliqués, nous tombons tous d’accord sur le fait que nous ne montrerons pas de maquette au préalable et que nous réaliserons les photos qui inspireront notre peinture sur place. Nous voilà donc, quelques temps après, embarqués dans cette aventure que nous ne pouvions pas imaginer aussi forte. Comme quoi, ce n’est jamais lorsque l’on s’y attend le plus que le pic de satisfaction et de joie est à son maximum.

Après toutes les photos ci-dessus que nous vous remercions d’avoir pris le temps de regarder, voici quelques longues lignes sur l’aventure que nous avons vécu, le récit de ce projet que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Comme très souvent, nous avons  la tête dans le guidon. Nous pédalons dans tous les sens lorsque nous ouvrons les yeux pour regarder devant ce qui arrive la veille du départ. Sur ce projet, nous nous retrouvons aux alentours de 11h dans le cœur du village. La météo traditionnelle et habituelle nous attend avec un grand sourire et nous accueille les bras grands ouverts. Le ciel est bas. Il ne fait pas très chaud. Une petite pluie fine recouvre nos pare-brises et nos cœurs. Très vite, le soleil nous rejoindra et l’accueil chaleureux et inattendu de la population séchera les larmes qui s’abattent sur nos carapaces.

Nous sommes ici pour quelques jours et nous devons tout créer de A à Z. A ce jour, nous savons juste que nous avons une surface à peindre, et pas des moindres. On nous attend au tournant. On nous a confié la responsabilité de peindre la cage d’ascenseur qui mène à la médiathèque.

Pour grand nombre d’habitants, cet endroit est une plaie, une verrue sur le cœur du village. Beaucoup de gens l’appelle même le minaret. Nous somme prêts et heureux de relever ce défi. On verra bien ce que ça donne. Nous allons tout mettre en œuvre pour y arriver.

Dès le début, nous faisons la connaissance de certains personnages incontournables qui deviendront nos alliés et nos amis pour notre aventure ogeuloise.

La ville est quelque peu endormie quand nous arrivons. Mais, nous sommes lundi, le bar est fermé et il est encore tôt. Très très vite nous allons changer d’impressions. Même si le café est fermé nous entendons tout de même très vite la voix de son propriétaire qui décharge quelques courses de son coffre bien rempli. Mano, son épouse, n’est pas très loin et Néo leur chien est entre leurs pattes. Nous échangeons quelques mots mais nous avons déjà hâte de faire plus ample connaissance, surtout avec le beau chien au poil blanc, toujours son sourire un peu narquois et fier comme un gardon, le museau au vent constamment tourné vers les étoiles ou le soleil brillant.

Chaque nouvelle minute passée dans le village est une découverte originale et importante pour nous.

Claire est là à la mairie. C’est à nos yeux à cause ou grâce à elle que nous sommes ici.

Laurent est là pour nous accueillir. Il est un des cantonniers d’Ogeu. Il s’occupera de nous et sera présent pour toute la partie technique. Si nous avons un doute, une question, ce sera certainement lui l’homme de la situation.

Et puis, les rires et la visite guidée se passera avec Fabienne. Elle est institutrice dans un village voisin, vit à Ogeu depuis sa plus tendre enfance et est aujourd’hui adjointe au maire. Nous la sentons très impliquée et très heureuse de nous retrouver. Le courant passe de suite et aujourd’hui nous serons capables de faire de nombreux kilomètres pour entendre son rire. Très vite, elle nous parle de ses enfants, de la vie du village, nous montre tous les endroits qu’il faut connaître.

Le projet peut enfin commencer. Nous sommes installés et fin prêts. Il n’y a plus qu’à… Chose très importante qu’il nous manque et nous n’avons pas : le visuel, la photo, l’image que nous allons peindre sur le mur. Pour cela, ce sera rendez-vous à 18H, place principale du village, face au fronton. Ce même fronton sera notre interrogation durant toute cette semaine. Cette immense surface verticale d’une couleur brique unique avec une date de fin de guerre écrite soigneusement au pinceau noir, coupé par des traits horizontaux. Cet endroit emblématique où tout le monde se retrouve, où les  parents ne s’inquiètent pas quand ils savent leurs enfants là-bas, les voitures ne peuvent pas y accéder, et si jamais ils ont un doute ils appellent au bar « Chez Carrey ». Mano ou Alain s’empressent de venir voir si le gamin en question est là afin de rassurer les parents.

Chez nous, quand nous étions ados, c’était au skate parc que nous nous retrouvions, ici, c’est au fronton. Nous, nous jouions au foot pendant des heures, ici, c’est çà la Pala.

Après avoir visité de manière rapide mais efficace le village, ne rien comprendre aux routes étroites, aux différents ponts, après s’être perdus une dizaine de fois dans la cité, après avoir déjà une ardoise à la boulangerie, après la rencontre avec nos hôtes, l’installation dans nos chambres pour la semaine, une petite sieste, nous voilà prêts pour la suite. Nous sommes échauffés, motivés, entraînés pour affronter les joueurs expérimentés de pelote non pas avec des spatules en bois comme ils ont tous, mais avec nos appareils photographiques. Pendant plus d’une heure et demie, nous nous faufilerons entre les balles et les pas avertis des joueurs, guettant le moindre changement de combinaison afin d’avoir le meilleur cliché pour notre réalisation. Nous avons presque autant transpiré que les joueurs et il y a presque autant de spectateurs que lorsqu’il y a un grand match. C’est maintenant l’heure de laisser les balles qui résonnent fort contre le mur pour les bouchons des bouteilles de Jurançon. Nous savons que nous avons ce qu’il faut dans la boîte. Nous pouvons dormir tranquille.

Nous passons un agréable moment avec les villageois. Il y a du monde, de toutes les générations, plein de style de gens différents et nous ne savons pas vraiment pourquoi mais, nous ressentons vite que cette semaine sera particulière, forte et même différente des autres. Nous allons tout faire pour ne pas en perdre une miette.

A la fin de cette réception improvisée au pied du mur, ne sachant pas trop ni où ni comment dîner, et après avoir tendu quelques perches, nous voilà invité chez Marco, fraîchement élu maire du village d’Ogeu. Il passe un petit coup de fil à son amoureuse bien sûr. Tout est ok, salade de riz improvisée, charcuterie locale et tarte aux pommes. Nous irons au lit l’esprit serein et très heureux de cette première soirée.

Nous nous couchons épuisés  mais confiant. Demain sera une autre journée, peut-être décisive mais surtout riche en rencontres et partages.

Réveillés très tôt, excités comme des puces, nous aimerions faire « avance rapide » sur le temps, au moins quelques heures ou être déjà au lendemain pour voir ce qu’il va se passer, voir si la magie va opérer, si le résultat nous plaira, à nous et aux habitants d’Ogeu.

A ce moment là de la compétition, nous sommes remplis de doutes. Mais une chose est sûre, nous allons tout mettre en œuvre pour réaliser l’œuvre la plus pertinente et surtout celle qui correspondra le plus au village et au support confié.

Nous voilà donc plongé à la quête de la photo qui correspondra le mieux. Nous ne savons pas encore si cela sera une action de jeu, de préparation ou même pourquoi pas une nature morte. En tout, nous avons réalisé pas loin de 1 000 photos. Le soir, nous irons tracer sur le mur. Nous savions que ce village nous surprendrait mais peut-être pas autant. Première fois de notre petite carrière que nous nous retrouvons si nombreux vers 22H pour réaliser un tracé et assister à celui-ci. Un moment rempli de complicités, de partages. C’est au moment où nous projetons l’image que les spectateurs savent ce qu’il va y avoir sur leur mur même si le passage entre la photo et la peinture est tout de même différente. Cela montre un petit aperçu.

C’est à ce moment que les liens se renforcent avec les villageois et nous avons une petite pression sur le fait que nous ne voulons décevoir personne.

Nous avons passé une bonne partie de cette journée à faire la maquette, imaginer ce que nous voulons faire, préparer les couleurs et distribuer des questionnaires.

Le mercredi arrive bien plus vite que prévu. Nous sommes déjà au milieu de la semaine. Les jours et les heures passent bien trop vite quand nous faisons les choses avec le cœur et avec la  passion. Les premiers coups de pinceaux et de rouleaux arrivent rapidement pendant que les habitants font tous la queue à un mètre les uns des autres face aux petits commerçants et jolis stands du petit marché.

La météo est au beau fixe, le ciel est bleu. Les quelques randonneurs que nous croisons nous rappellent que nous sommes sur un passage de St Jacques de Compostelle.

La couleur grise initiale des murs commencent à disparaître au fil de la journée. Le soir, nous arrêterons en fin d’après-midi pour prendre une petite douche et se diriger vers la salle polyvalente afin de présenter notre travail devant une quarantaine d’Ogeuloises et Ogeulois. C’est un moment précieux et privilégié où quelques gens viennent à notre rencontre pour nous écouter raconter des histoires sur notre vie artistique et notre parcours afin de faire plus ample connaissance.

Merci infiniment à tous ceux et celles qui ont fait le déplacement, qui sont venus à nous par curiosité ou intéressement. C’est un moment riche et fort, un instant privilégié pour nous où l’échange et le partage est fort et sincère. Après avoir bien soufflé, devant l’assemblée et les chaises toutes espacées à un mètre les unes des autres, que nous n’avons nulle part où manger, nous irons chez Daniel et Maialen. Leur histoire a de nombreuses similitudes à la nôtre. Cele fait du bien d’échanger dans un cadre idyllique. Ils ont retapé leur demeure qui était en ruine il y a de nombreuses années. Ils étaient tisserands. C’est un couple magnifique et nous avons passé une superbe soirée où le bleu restera la couleur principale des objets qui nous entourent.

Dès le lendemain, nous continuons la construction de nos fresques, certains commencent à comprendre où nous voulons aller, d’autres restent focalisés sur la partie abstraite mais en général l’accueil et l’échange que nous avons avec les jeunes est merveilleux.

Beaucoup de gens ont répondu au questionnaire. Nous en recevons quelques-uns par mail et pour les autres, les gens se succèdent pour nous amener leurs réponses au pied du mur.

Aujourd’hui, nous sommes vendredi. Nous savons officiellement que c’est le dernier jour de peinture. Nous ne sommes pas en retard mais pas en avance non plus. Il reste que quelques petits trucs à faire sur la partie figurative, puis nous devrons nous concentrer sur les derniers petits détails qui amèneront notre touche personnelle.  Il manque quelques phrases et bien sûr, nous devons trouver l’emplacement pour signer l’œuvre, lui trouver un titre et réaliser tout cel. Nous savons par expérience que tout cela peut prendre beaucoup de temps. Nous écrivons aussi quelques témoignages de gens pour laisser une empreinte indélébile. Au final, nous ne pensions pas, mais nous terminerons presque lorsque le soleil nous quitte, puis nous irons chez Audrey, son futur mari (maintenant, ils sont mariés) afin de partager un très bon dîner avec plusieurs jeunes de notre âge ou quasi pareil. Nous partagerons comme repas des fajitas.

Il est déjà tard lorsque nous retournerons à notre Q.G. afin de ranger tout le matériel et de charger le matériel. Comme beaucoup de fois, à cette heure tardive presque plus proche du matin que du soir, une petite pluie toute fine s’abat sur le village.

Nous repartons épuisés mais fiers et heureux de cette aventure qui s’achève.

Et nous voilà déjà le dernier jour. Nous sommes samedi. Le temps passe bien trop vite, il passe encore plus vite quand on se plaît et que tout va bien… Le vernissage est prévu à midi. Nous sommes très heureux d’avoir tout rangé hier soir. Même s’il était tard lorsque nous nous réveillons et arrivons à sortir du lit, nous sommes en pleine forme. Nous rangeons nos chambres et nous essayons de ne rien oublier. Nous partons vite et allons sur le lieu du crime pour boire un dernier café chez Carey, discuter avec certains habitants, couvrir la fresque avec une bâche blanche et surtout prendre des centaines de photos pour immortaliser ce moment et pouvoir par la suite inonder les réseaux sociaux avec nos dernières réalisations. Les nuages sont bel et bien présent, il ne fait pas trop chaud pour l’instant, Mr le maire et Mr le cantonnier sont présents, prêts pour la grande fête et surtout prêts pour préparer tout cela. Chacun se mène et se démène pour que tout soit au top.

Puis petit à petit la place se remplit. Il y a beaucoup de monde. Les couleurs des habits se multiplient mais ne voleront jamais la vedette au rouge oranger star du fronton, ce même fronton qui nous a accompagnés toute la semaine. Nous sommes très heureux de voir et revoir les gens qui nous ont adoptés au fil des jours. Les jeunes et les moins jeunes se succèdent afin de venir nombreux pour applaudir et admirer notre travail. Nous ne sommes pas peu fiers de ces réalisations sur la place du village d’Ogeu-les-Bains. Le vernissage et  l’inauguration peuvent enfin commencer. Nous avons compté sur la photo de groupe plus de cent personnes, ce qui n’est pas rien pour un si petit village. Marco, le maire du village dira quelques mots, quelques jolis mots, un long texte qui résume bien la situation, beaucoup d’émotion pour ce premier discours en tant que maire de ce magnifique village. Nous prendrons aussi la parole, comme d’habitude, nous n’avons rien préparé. Nous avons laissé aller notre cœur et laissé parler nos émotions. Bref, une merveilleuse page que nous devrons tourner  avec beaucoup de regrets mais des souvenirs en pagaille. Les enfants du village ont tiré sur la grande bâche blanche afin que les convives et les habitants découvrent les peintures, nous avons dit quelques mots, maintenant, c’est enfin l’heure de prendre le pot de l’amitié et dire le plus d’au revoir possible. Certains, nous briserons le cœur. Nous laissons derrière des choses que nous aimons, des choses simples, des choses de la vie. Chers habitants d’Ogeu, cher Mr et Mme Carey, les jeunes et les moins jeunes, Jacky et Nicole, Audrey et toute la bande, la maison aux volets bleus, les petits déj au gîte, le fronton et tout le reste : vous allez nous manquer.

Rémi passera encore quelques heures ici pour profiter encore des derniers instants à Ogeu. Un beau chapitre, une belle histoire prend fin, nous partons le cœur chargé à bloc et l’esprit tranquille.

Nous garderons des images par milliers de notre expérience ogeuloise, toutes ces petites choses simples qui font que nous aimons notre métier et nous rappellent pourquoi nous le faisons.

La brume matinale, le soleil inattendu qui inonde les petites rues du village, les habitués qui viennent nous voir, les curieux qui se cachent pour voir l’avancée du projet, les volets bleus, les crépis beige, les animaux de compagnie, les heures passées à admirer les ados vivre leur vie de jeunes de campagne, ressentir les vacances d’été commencer, une pensée pour la petite bande d’ado d’ailleurs, les vélos, les roues arrières en mobylette, l’enceinte les musiques de rap de maintenant, les parties de pétanque au loin. Nous n’oublierons jamais le bruit de la pelote qui tape sur le fronton avec un rythme bien régulier, les amis qui se retrouvent chez Carrey pour finir la journée où en commencer une autre, les repas festifs, les moments de partage, les coups de klaxon, les gens qui doutent et ceux qui sont sereins depuis le premier jour, les écrits, les échanges avec tous, notre vestiaire de danse rempli de peinture et parfois même sur le sol, l’apprentissage de la pelote, les rires et les pleurs, la joie de vivre et celle d’être dans ce merveilleux village et tant de choses encore que nous garderons bien profondément dans nos têtes et notre cœur.

Vous l’avez certainement compris au travers du reportage photographique que vous venez de découvrir mais aussi de toutes ces lignes ci-dessus, cette aventure ogeuloise est bien particulière pour nous. Nous avons eu le sentiment de revenir à nos débuts où tous nos projets se passaient un peu de cette manière. Nous sommes très heureux de toutes les rencontres que nous avons pu faire durant cette semaine. Un immense terrain de partages et d’humanité s’est dressé face à nous durant une semaine. Nous ne vous remercierons jamais assez pour ça. Merci pour cette spontanéité, cette générosité sans limite et cette merveilleuse authenticité. Il y aurait tant à raconter, sur les œuvres qui habillent la place aujourd’hui mais aussi et surtout tout ce qui s’est passé et que nous avons vécu d’incroyable.

Nous avons déjà commencé, mais nous avons de nombreux remerciements avant de tourner la page.

Nous tenons à nous excuser si nous oublions des gens, ce qui peut arriver. Ce n’est jamais fait exprès, ne le prenez pas mal. Nous vous prévenons juste. La liste est longue. Parfois les visages sont présents dans notre cœur à tout jamais mais nous séchons sur les prénoms et inversement.

Nous tenons à remercier de tout cœur le village d’Ogeu-les-Bains pour son enthousiasme et sa positivité.

Merci infiniment à tous de nous avoir offert votre confiance et de nous avoir donné la belle responsabilité de peindre ce bel ascenseur. Heureusement qu’il était là, sinon nous aurions dû peindre le fronton.

Nous avons pris un beau plaisir à travailler avec vous et nous sommes aujourd’hui très heureux qu’une de nos peintures aient vu le jour dans le beau village d’Ogeu.

Merci infiniment à Claire, tu as conseillé les bons artistes, merci pour tous les échanges, d’avoir vraiment fait le lien et merci pour tout. Merci d’être revenue au vernissage. C’était une belle reconnaissance pour nous. Fabienne, la meilleure, tu as été une amie et une vraie mère pour nous. Nous n’oublierons pas ton sourire. Marco, maire au top. Nous aurons bien travaillé et bien rigolé, c’est l’essentiel. Et bien sûr, merci mille fois à tout le conseil municipal.

Nous remercions aussi de tout cœur tous les habitants avec qui nous avons passés du temps au pied du fronton et des montagnes. Merci à tous pour votre encouragement et la force que vous nous avez donnés au fil des jours.

Une belle pensée à Alain et Malo, Chez Carey, le bar face au mur. C’était génial de passer du temps, les repas, les cafés, les Ogeu menthe et les paquets de dragibus qui nous ont donnés l’envie nécessaire et la force nécessaire pour arriver au bout du projet.

Merci à vous deux. Nous ne sommes pas prêts de vous oublier et le petit Néo aussi, un petit amour de chien celui-ci.

Une véritable belle et douce pensée au Clos de Cinacle et ces hôtes chez qui nous avons passé nos nuits et nos petits déjeuners. Nous ne nous sommes pas beaucoup vus mais vous avez guidé nos pas et hanté  nos journées.  Il y a que le deuxième jour où vous avez dû nous prendre pour des branleurs et des geeks. Merci pour tout vous avez été au top. Un immense et merveilleux merci à toutes les personnes chez qui nous avons dîné, à tous les pâtés, les fajitas, salades de riz, poulets curry et toutes ces petites attentions au fil des jours qui nous ont touchés et donnés de la force encore et toujours. Merci.

Merci de tout cœur aux meilleurs joueurs de pelote basque venus passés un moment avec nous pour que nous puissions prendre plein de photos et réaliser cette peinture. Vous avez été au top. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que vous nous avez apportés. Merci et longue vie à vous, votre sport, votre esprit, l’amour de votre passion et tout ce qui tourne autour. Longue vie à la pelote béarnaise. Nous nous entraînons dur tous les deux et nous nous retrouverons dans un championnat du monde un de ces quatres.

Merci aussi aux pré pubères, jeunes ados, adolescents, adultes en devenir, la jeunesse du fronton, les futur vieux du village, les beaux  et belles gosses, étudiants et travailleurs, cyclistes et scootéristes de l’espace. A toute la bande. Vous avez parfois dû nous prendre pour des fous mais sachez que nous avons vraiment adoré passer du temps avec vous. C’était génial. Votre spontanéité, simplicité, enthousiasme, naïveté, motivation hors pair nous ont beaucoup plus et vont nous manquer. Ce qui est assez fou et nous a beaucoup perturbés, c’est que nous nous sommes vus dans les années 90 lorsque nous avons vécu notre adolescence. Notre groupe était comme le vôtre à votre âge. Si nous nous revoyons un jour, vous aurez certainement grandi et nous vieillit. Nous espérons que vous ne nous oublierez pas et que vous ne verrez jamais les fresques d’Ogeu comme quelque chose de ringard et de vieux jeu. Nous sommes très fiers d’avoir bossé chez vous.

Enfin, un immense merci à tous les habitants d’Ogeu, toutes les personnes qui ont fait le déplacement pour nous rencontrer, qui se sont laissés guider et apprivoiser par notre démarche. Merci à tous les gens qui sont venus au tracé, à la conférence, au pied du mur tout le long de la semaine et au vernissage. Nous vous en sommes très reconnaissants.

Merci pour tout et à tous, si nous nous revoyons et que nous nous remémorerons tous ces moments, nous aurons tant à nous raconter.

 Un peu dans le désordre et même si nous allons forcément oublier certains etcertaines, voici quelques prénoms gravés dans notre histoire. Chacun d’entrevous nous a marqué.

A Marc, Carine, Fabienne, Jean-Pierre, Olivier, Didier, Jean Patrick, Jean Michel, Laure et Bénat, Corinne et René, Michel et Claudie, Véronique, Denis, Stéphanie, Clara, Nathalie, Claire, Laurent, Valérie, Marie-Claude, Roger, Baptiste, Didier, Vincent, Sophie, Quentin et ses cousines, Rémi, Justin, Jean, Alain et Manola, Christelle, Daniel et Maialen, Lili et Jeannot, Gaëlle, Etienne, Sergio, Christine, Fabien,  Audrey et Stéphane, Baptiste et Emilie, Camille, Jérôme, Nicole et Jacky, Yaëlle et Martine, Jeannette, François, Nathalie et Sonia… Jules, Louna, Jon, Gabin, Théo, Pablo, Bastien, Nadia, Emma, Amaïa, Yohann, Lucas, Bastien, Théo, Samuel, Théo, Saskia, Romain, Maxime, Julie, Tom, Sarah… Et tant d’autres personnes, votre sourire derrière le masque et votre bonne humeur resteront à tout jamais gravé dans notre mémoire. Vraiment merci.

Avant de vous quitter, nous souhaitons partager une grosse partie des réponses que nous avons reçu et qui ont nourri ce projet et ces œuvres. Ces écrits venant des habitants et des passants nous aident à trouver un titre ou une simple phrase que nous réécrirons sur le mur ou sur un des murs.

LES QUESTIONS :

  • Quelle place le fronton a-t-il dans votre cœur et dans celui de votre village ?
  • Pourriez-vous nous raconter des histoires, des anecdotes ou des moments vécus au pied de ce fronton ou sur cette place.
  • Que pensez-vous de votre village ? Ogeu-les-Bains a t-il quelque chose de particulier à vos yeux que l’on ne trouve nulle part ailleurs ? Pourquoi ? Développez. Racontez-nous.
  • Auriez-vous une phrase, un leitmotiv, un dicton, une situation, un proverbe en rapport avec la place du village, le fronton ou la pelote basque qui pourrait définir un état d’esprit qui vous correspond ou que vous pourriez vous répéter chaque matin pour garder la tête haute et toujours avancer.

LES REPONSES :

1) C’est un endroit de souvenirs et de partages entre habitants

2) Un jour, je suis passé au fronton et j’ai revu mon ancien entraîneur de pelote. Je lui ai demandé si je pouvais réessayer et il a accepté. Du coup, j’ai repris la pelote à fond, et vécu de nouvelles expériences

3) Ogeu est un village paisible et agréable. Du fait de mes nombreux déménagements, c’est l’un des rares endroits où je pourrais rester tout le long de ma vie.

4) La pelote basque est une grande famille à travers le monde.

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Ogeu est un village très étendu et n’a pas un véritable cœur de village avec le regroupement autour d’une place de l’église, la mairie, les commerces. C’est donc la place du fronton qui joue ce rôle.

Elle regroupe le tabac-restaurant du village, la pratique des sports autour de la pelote, la danse, la bibliothèque et le marché.

On y célèbre aussi la fête du village chaque année en août. Nous sommes arrivés à Ogeu en 1974 parce que nous y avions acheté notre maison, coup de cœur absolu. Le village a beaucoup évolué

depuis et s’inscrit dans une dynamique qui respecte un équilibre entre développement et convivialité.

Au fronton, on peut entendre le claquement de la balle sur le mur, voir le déroulé harmonieux du bras du joueur de petit gant, entendre la musique qui rythme les cours de danse, écouter le clapoti de l’eau dans le lavoir, flâner sur le marché, aller choisir un livre : un condensé de la vie qui participe au sentiment de bonheur.

Mayalen et Daniel, les anciens tisserands

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1/ Le fronton est le cœur même du village. Dans l’inconscient collectif, et la construction même d’un village « gaulois », nous avons  la Mairie, l’église, le bar du village, l’école communale et la place où les habitants se retrouvent. La place du fronton est l’agora du village béarnais. Il est le point de ralliement.

Dans l’évolution des espaces publics et des bâtiments, forcément les utilisations ont changé, mais les fonctions restent identiques. L’école est devenue salle de danse et bibliothèque, on continue d’y apprendre, se nourrir, et grandir.

Le fronton reste cependant identique dans l’utilisation et la fonction, comme un espace immuable, il est là, il reste là, il sera là, il est un repère.

Même depuis la montagne des Escurets au dessus des villages de la vallée, lorsqu’on regarde Ogeu, on voit d’abord le fronton !

2/ Pour ce qui me concerne, étant ogeulois récent depuis 2012, je n’ai pas particulièrement d’histoires ou anecdotes. Mes souvenirs sont à venir au fronton d’Ogeu…

3/ C’est le village qui m’a accueilli, mais où j’ai dû aussi m’intégrer et montrer que je voulais faire partie de la communauté. Ça a plutôt pas mal fonctionné, je suis devenu le Maire…mais parce que les ogeulois ont accepté que je le sois.

L’une des particularités d’Ogeu, c’est sa place à part, géographiquement entre Oloron et Pau, à la fois village rural avec ses traditions, mais aussi commune industrielle avec un bassin économique important. Ce qui en fait à la fois un village respecté, mais aussi jalousé, et ce qui renforce probablement la fierté d’appartenir à la communauté d’Ogeu. On ne s’excuse pas d’être d’Ogeu, on le dit…

4/ Quelques éléments au dessus répondent déjà à ces questions…Dans mon bureau à la mairie, l’ancien Maire m’a laissé 2 tableaux : l’un avec une citation  » Qui s’en vient moribond à Ogeu, s’en revient en Pétant le feu », l’autre étant un portrait de Lino Ventura, qui venait très régulièrement à Ogeu sur la fin de sa vie. C’est grâce à lui que nous avons un foyer Perce Neige au village, il l’a voulu avec sa femme Odette.

J’ai parlé plus haut de l’accueil à Ogeu, ça se mérite, ça se travaille, et après c’est acquis. Ogeu est une commune qui ne se livre peut-être pas facilement, mais qui donne tout une fois qu’on est convaincu.

Une dernière chose : nous avons parlé hier de l’expression béarnaise « sois ce que tu dois être », « Los de qui Cau » : je vous transmets le lien de la chanson de Nadau avec l’explication de l’expression https://www.youtube.com/watch?v=5wSTjB9NYh4 j’aimerais que vous la regardiez, elle représente pour moi beaucoup de ces valeurs qui existent encore dans notre village, ancrées dans les traditions, les valeurs du passé, mais résolument tournées vers l’avenir, et votre œuvre va le prouver une fois de plus !

J’en termine en vous disant un immense merci pour ce que vous êtes, vous avez compris le village…

MARCO

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Le fronton est le cœur du village. Lieu de rencontres des jeunes, de drague, lieu de sport, lieu du marché, lieu de repas, lieu des fêtes…
Enfant, on demandait toujours la permission d’aller au fronton lieu emblématique. On se donnait rendez-vous là avant d’aller se baigner dans le gave. Quand tu es jeune,  tu as l’impression qu’il n’y avait que les grands…
Ici, on pense à un certain moment dire vouloir quitter Ogeu pour rébellion pour se différencier des autres mais on finit toujours par revenir y vivre car on y est bien, on est heureux que nos enfants vivent ce que l’on a ressenti petit: ce bien vivre, les choses simples.
On revendique souvent notre identité d’ogeulois chose que les autres villages pas forcément.
Une anecdote : un copain breton qui habite ici depuis 26 ans ne comprend absolument pas l’engouement de son fils de 22 ans pour ce village Corentin se revendique ogeulois, veut construire à Ogeu, faisait déplacer les vacances en Bretagne pour être là début août pour les fêtes d’Ogeu….
Dans mon lotissement, sur 10 maisons il y a 7 dont un des deux est ogeulois….

un village également qui est ouvert vers l’handicap, l’intégration depuis plus de 30 ans des résidents Perce Neige dans les activités, les sorties….

Une expression béarnaise qui caractérise bien le lieu « ça ‘i t’aci » qui veut dire  « viens ici »
Dans les maisons, tous les jours cette expression était employée aussi bien pour les enfants,  nos grands mères pour nous coiffer ou autre « ça ‘i t’aci beroje flor » /viens ici jolie fleur
mais aussi pour manger, dire au facteur ou au laitier de s’arrêter boire un coup, au chien…

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La place a toute la place

Je suis à sa place ce soir, je l’écoute, je la scrute. Ça hume good. La journée a été chaude. Il fait frais.

Allez. J’me lance et vais dérouler ma pelote, à la volée. Les oiseaux dessinent le ciel, bien au-delà du fronton qui fait à la louche, ses 10 m de haut. Allez. Attrape le fil de mes mots.

Parisienne, migrée en Béarn, « la cancha », je ne connais pas. Ça ne fait rien. C’est une place libre, une aire de jeu, alors je joue. C’que j’sais moi, c’est que les inconnu(e)s d’Ogeu-Les-Bains d’il y a 8 ans, sont devenu(e)s mes potes et potines de l’Amap du 6.4 et qu’ « Euskal pilota » comme ils disent les spécialistes (c’est-à-dire « la pelote basque ». Pourquoi au fait ? On est en Béarn ! Les jeux n’ont pas de frontières ?!), ben… c’est pas d’ça qu’on cause le jeudi soir à la distribution de légumes, de poulets et de fromages de brebis. Non, sur la place, on partage une bière ou une auberge espagnole entre locaux et néo-ruraux, on s’raconte nos balades en montagne, on tombe les masques, on devise politique, on échange la dernière bonne recette, on cause de tout et de çà.

Le fronton, c’est un coin de la place, on le voit sans le regarder vraiment. Il fait partie du décor. On l’aime bien. Un grand mur, un aplat couleur brique. Y a un minaret aussi qui ascensorise jusqu’à la petite bibliothèque. Ils l’ont colorié, les artistes, devant et derrière. Les jeunes ce soir, ils en ont fait le tour de cette tour. Derrière, tous ces plis et ces reflets sur le pantalon du joueur sans tête… ils ont sifflé d’admiration !

« Ça habille » ils ont dit.

Un seul rebond possible à ce jeu, sinon le point est perdu si j’ai bien compris ? Heureusement qu’on a droit à plus dans la vraie vie…

Et devant ? « C'est de l’art abstrait qu’ils concluent, les jeunes. Et puis, ils prennent une photo et vont rejoindre les copains qui arrivent.

Ils laissent une trace derrière eux, les artistes. C’est comme le lavoir sur la place. Si je ferme les yeux, si j’écoute, c’est pas les lavandières que j’entends, mais plutôt d’autres gamins qui jouent au Moltke un peu plus loin, les flopées d’oiseaux qui courent dans le ciel, le pas lascif des promeneurs en nu pieds qui claquent sec sur le macadam tout neuf. Les fils des paysans du village, quand ils sont arrivés avec leurs motos flambantes ou leurs rutilants quads qui leur servent le jour à courir après les vaches au pâturage, ça a pétaradé. Ça a fait fête, la fête de village. De ces fêtes où ce qui importe avant tout, c’est de se redire qu’on existe ensemble.

21h30. La cloche de l’église St Just vient de sonner. Les chiens, les vaches s’y mettent aussi. Un rap tout à coup sature toute la place enfoui dans le sac à dos du cycliste perché sur sa roue arrière. La place prend toute la place.

Sont juste de passage sur la cancha les artistes. Sur la place, libres, ils continuent de dérouler leur pelote ce matin. Si je ferme les yeux, j’les vois et j’les entends. Des esquisses d’oiseaux qui dessinent le ciel par nuées, une balle de peinture acrylique qui fend l’air et fait résonner, d’ici à là-bas, le fronton déjà tout chaud.

Des badauds qui lèvent les yeux vers eux et suivent leurs gestes du bout du cil. Oui, savent la lancer et la saisir au rebond, leur balle. Ils gardent donc le point…enfin, si j’ai bien compris…

T’entends ? Tu vois ? Écoute ! Regarde, si tu passes par la place !

La balle sur la place a toute la place.

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Bonjour à tous les 2,

Lorsque l’on regarde rapidement sur le Web, on voit bien que ce n’est pas le 1er ornement que vous réalisez, bravo pour votre talent.

Ici,  vous partez d’un support qui à été longuement critiqué. Il faut dire qu’un ascenseur, sur notre morne place du fronton quelle révolution.

Oui, cette place a bien mérité que l’on s’occupe enfin d’elle. A part quelques coups de pinceaux à droite à gauche, la pose d’un éclairage pour que des rencontres de pelotes puissent se faire le soir …hélas on n’en aura jamais vu aucune. Oui, cet ascenseur donc ne pouvait pas mieux tomber pour faire jaser. La seule chose que l’on attendait était bien cette verrue sur notre place…

Revenons un peu à elle. Elle aurait tant à raconter, elle en a vu des recréations, (c’était une cour d’école, avec une partie de son préau qui reste encore, son corps de classes qui sert aujourd’hui de salle de danse, et de  médiathèque –  son préfabriqué lui à été démolie)  elle a vu de nombreuses parties de pelote , des fêtes de village . Pour moi (qui ai une cinquantaine d’années) , elle à été le lieu de mes premières escapades dès 10 -11 ans (on ne sortait pas beaucoup plus jeunes, les mamans nous gardaient près d’elles, car beaucoup restaient à s’occuper de leur maison) . Donc dés que l’on pouvait s’échapper, on venait au fronton (c’est ainsi que nous l’appelons) toujours avec une Pala et une pelote faire une partie ou jouer à la « vide » quand nous étions nombreux. Parfois juste pour discuter avec des copains, parfois pour passer des heures entières jusqu’à se faire enguirlander quand nous faisions trop de bruit le soir. Elle était un lieu de rendez vous, il y avait toujours quelqu’un. Avec le bistrot de Marcelle (la maman d’Alain), on rencontrait souvent des personnes plus âgées qui étaient venues passer l’après midi autour d’une partie de coinche et d’une chopine . Les vacances scolaires nous les passions sur les marches devant cet ascenseur  à discuter et rire sous l’ombre des platanes.

Puis, les temps ont changé, ce lieu de vie est devenu désert, la jeune génération comblée, dirons nous de technologie, a certainement perdu le besoin de sortir, se rencontrer (en dehors des réseaux sociaux) et d’ailleurs nous n’entendons plus beaucoup les balles claquer contre le mur du fronton. Les vacances sont là, et pourtant cette place n’entend plus beaucoup de rires d’enfants.

Alors, le souhait que je veux formuler est que cette fresque porte un message pour la jeune génération , qui lui donne envie de se retrouver autour des marches, sous le préau les jours de marché , le Jeudi soir avec l’Amap, à présent autour du boulodrome , une pelote et une raquette à la main , peut-être avec un espace pour les tous petits; que cette fresque donne envie de l’utiliser cet ascenseur et découvrir la médiathèque . Que cette place redevienne un lieu de vie, d’échanges, que le club de pelote retrouve de la dynamique, que soient organisés des tournois en plein air comme nous avons connu.

Que votre travail soit accepté, respecté et ce sera certainement le décor d’un lieu vivant et gai.

Merci et pas de bavure !!!

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Bonsoir,
‌Voici ma modeste contribution puisqu’il est encore temps…

Je dirais que cette place rassemble beaucoup de symboles. L’ascenseur bien sur, pièce principale de ce projet, qui représente l’accès au savoir puisqu’il amène à la bibliothèque et qui représente surtout la fin des différences qu’il gomme en permettant l’accès à tous, partout (je me suis d’ailleurs battu au conseil pour volontairement rendre visible cet ascenseur pour donner à cette place une signature).
Cette place représente aussi le sport et les formidables valeurs qu’il véhicule : l’effort, le partage, la compétition, le jeu, la vie, l’envie.
L’eau est aussi présente sur la place (lavoir, rivière) et c’est avant tout LE symbole de notre commune.
Cette fresque accompagnera le véritable lieu de vie du village (marché, fêtes locales, danse, culture) qui est aussi un lieu d’échange avec la présence d’un typique café de village. En somme cette place représente l’art de vivre à la française qui fleure bon les traditions du sud ouest.
Et n’oubliez pas que si la pelote est basque, le béret est béarnais, comme la garbure, Henri IV ou le Jurançon, et nous sommes en Béarn ici à Ogeu-les-Bains.

Voilà, je vous laisse avec ça, même si cela n’apportera peut-être pas grand chose à votre réflexion déjà bien entamée.

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-Le fronton est gravé dans mon cœur, on peut y faire de multiples choses comme jouer à la pelote ou aux boules mais également se prendre des cuites pendant les fêtes du village.

-Les meilleurs moments que j’ai vécu sont les fêtes d’Ogeu.

-L’ambiance de ce village est très particulière tout le monde se connaît. Nous avons également un magnifique bar à côté du fronton

-Apéro

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J’ai 71 ans, autant dire que le fronton d’Ogeu c’est mon enfance, ma jeunesse. Dans les années 50, rares étaient les lieux de distraction dans le village qui n’avait rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Pour tout dire, il y avait le fronton et puis c’est tout (enfin pour les enfants car pour le reste de la population, il y avait quand même six bistrots, il n’en reste plus qu’un).

Alors, le fronton c’était à la fois le terrain de jeu de tous les enfants et la cour de récré de l’école qui occupait le ré de chaussée sous la bibliothèque. Le fronton servait en premier lieu à jouer à la pelote mais il pouvait se transformer en terrain de handball ou de basket grâce à des poteaux amovibles stockés sous le préau. A l’époque, il n’était surmonté que par un grillage de 50 cm de hauteur auquel s’accrochaient les balles quand elles ne passaient pas par dessus. Les plus téméraires, et ils n’étaient pas les plus nombreux, escaladaient le mur en s’aidant du grillage pour décrocher les balles prisonnières tout en haut du fronton, en prenant de gros risques.

Le fronton accueillait aussi bien sûr, les fêtes du village qu’aucun ogeulois n’aurait manqué. On y désignait le meilleur chanteur de la commune et sa plus jolie représentante. Mais ça c’était il y a très longtemps. Moi, perso, je ne me serais pas vu habiter ailleurs qu’à Ogeu. J’adore le matin en me levant et en ouvrant mes volets regardé mes « basses Pyrénées » et le pic des Escurets qui semblent nous protéger et qui paradoxalement concentrent nombre d’orages qui éclatent tout l’été. Après, Ogeu, c’est aussi une commune de petite taille où l’on trouve tous les commerces de proximité dont on a besoin (boulangerie, pâtisserie, épicerie, quincaillerie, matériaux, pharmacie, restaurant, tabac, jeux… Mais aussi un médecin, un kiné, un dentiste, deux salons de coiffure, une maison des services, la poste, un marché hebdomadaire.

Mais à Ogeu, qui est un village très étendu, et très vallonné, on peut pratiquer, le vélo, la course à pied, la marche pour se maintenir en forme tout en diversifiant les parcours. Et bien sûr les sports collectifs en particulier le rugby (1 titre de champion de France) ou  la pelote (là aussi 1 titre de champion de France) dont peuvent enorgueillir tous les ogeulois.

Le seul inconvénient à Ogeu c’est qu’il pleut souvent et les anciens avaient coutume de dire : « Quand les montagnes sont loin c’est qu’il va pleuvoir et quand elles sont proches c’est qu’il pleut. » Mais, c’est pourquoi notre petit coin de paradis est si vert. On ne peut pas tout avoir.

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Le fronton est un lieu ouvert et sur, de rencontres, hier pour mes frères et sœurs, pour nos enfants. Il est aussi un raccourci pour tous nos déplacements à pied, à travers le village. C’est le point d’animation pour la fête patronale, le marché hebdomadaire…

Jeune, j’adorais les lundis de la fête annuelle où tous les ogeulois et seuls les ogeulois, car les villages, voisins avaient repris leur semaine de travail) se retrouvaient pour danser : mélange des âges, des quartiers, des statuts sociaux…

J’ai une maison en Andalousie, dans un village blanc, dans le quartier « morisco » mais j’aime par dessus tout vivre à Ogeu où mon père émigré espagnol en passant par l’Algérie a été maire (réussite de son intégration)… J’aime les hameaux et ses habitants si accueillants… Mais j’aimerais créer du lien avec les nouveaux venus que je ne connais pas et ne rencontre pas.

Mes voisins sont adorables et participent à la qualité de vie dont je me réjouis.

Je regarde la fresque avec une pensée triste pour frère Pierre, décédé trop tôt, et qui a su animer la petite ogeuloise à une certaine époque : il attache le gant des Vincent du village…

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Ogeu-les-Bains était avant tout un village agricole. La place du fronton nommée place St Germain est le centre du village.

–        Une école occupait le bâtiment aujourd’hui dans lequel se trouve l’association Oj Danse et la bibliothèque.

–        Les fêtes scolaires, les danses traditionnelles exécutées par les élèves des écoles, les fêtes locales avec leur bal musette, l’aubade des conscrits se déroulaient sur la place du fronton.

–        « Le lavoir » fréquenté par les dames du quartier et que d’histoires ont du y être racontées.

–        Le point de rencontre était entre autres le café chez Paren, le café des chasseurs et à ce jour le café restaurant CARREY, le seul à Ogeu.

Le village d’Ogeu a vu sa population augmenter. De ce fait le village s’est développé, des associations tant culturelles que sportives se sont créées. Malgré tous les différents aménagements effectués sur le village, la place du fronton reste de nos jours toujours le centre du village : Café restaurant, marché le mercredi, tournois de pelote, bibliothèque…

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